QUOI DE NEUF CES DERNIERS JOURS AU BURUNDI?

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 03/06/2008

Ces derniers jours, votre site Burundi News était absent pour des raisons personnelles. Nous voici de retour. Il y a eu plusieurs évènements que nous n'avons pas relatés.

Rwasa est rentré au Burundi à la grande surprise

Le Palipehutu-FNL a surpris avec la rentrée de Rwasa à Bujumbura. Les stratèges du pouvoir n'avaient pas prévu ce scénario car ils estimaient que Rwasa refuserait de rentrer et choisirait l'option de la guerre. Le voilà à Bujumbura, forçant la main du pouvoir à conclure la paix et à entrer dans la phase des élections de 2010. Certains commencent à sortir leurs dents pour exhiber la hutité car Rwasa vient de fixer la barre très haut en refusant le changement du nom Palipehutu. Rwasa est surveillé de près pour que ses alliances avec un ou l'autre parti dans l'opposition échouent.

Le peuple burundais ne réclame que la paix. Si la paix passe par un partage du pouvoir avec Rwasa, même s'il n'a pas été élu, pourquoi ne pas lui céder un ministère ou une vice-présidence.

La guerre du pétrole aura lieu au Burundi

Au Burundi, la gestion du dossier Interpetrole est devenue une comédie qui n'intéresse pas le peuple. Le vice-Président Ntisezerana avait tout fait pour chasser Interpetrole du marché de carburant burundais. Il avait conclu un accord verbal  avec ENGEN pour occuper le marché et d'avoir un statut de faveur pour ses stations d'essence après avoir constaté qu'il était incapable d'importer du carburant.

ENGEN a conquis le marché après avoir poussé Singoye à l'exil par des manoeuvres honteuses. Singoye était le seul concurrent direct de ENGEN après le départ d'Interpetrole. ENGEN jouit de son monopole et exige de l'Etat une forte augmentation du prix du carburant. Cette société a la chance de négocier avec son client Ntisezerana à qui il livre le carburant dans ses stations d'essence. ENGEN vient de suspendre ses ventes de carburant, surtout du mazout, jusqu'à l'acceptation de cette augmentation des prix. Le gouvernement burundais s'est mis une corde au cou en favorisant ces manoeuvres visant l'instauration du monopole d'ENGEN par Ntisezerana. Pour couronner le tout, le dossier carburant a quitté le ministère du commerce pour se retrouver sur le bureau du chargé de la communication du vice-Président Ntisezerana. Jusque quand le Président de la République va -t-il assister au blocage du pays et à ce scandale financier lié au pétrole?

Vive Burundi Avenir

Un évènement très important s'est déroulé à Paris au moment où Bruxelles était devenu le lieu de rencontre de plusieurs politiciens burundais avec la diaspora, surtout en Belgique. C'est une sorte de messe où tous les participants deviennent des gentils pour se retrouver quelques jours après de véritables fossoyeurs du pays. C'est aussi une conférence qui coûte cher et qui accouche des recommandations qui ne serviront à rien pour le  citoyen burundais. L'histoire du groupe d'experts de la diaspora en Belgique ne fait que raviver les sentiments ethnistes pour savoir qui aura la "noble tâche" de diriger tel ou tel autre groupe d'experts autoproclamés. 

Burundi Avenir avait organisé une conférence à Paris le 24 mai 2008. Cette conférence a été un grand succès sur plusieurs points de vue. Il est apparu que la relève de notre génération s'approche et qu'elle sera assurée. Il suffisait de voir comment les membres de Burundi Avenir, des jeunes burundais d'une vingtaine d'années, ont organisé cette conférence. Le sérieux, leurs compétences et leur diplomatie dans la conduite des débats sont de sérieux atouts pour l'avenir du Burundi. Avec leurs cotisations, ils avaient pu organiser en plein coeur de Paris cette conférence suivie d'une petite réception.  Ils avaient invité deux conférenciers burundais et deux autres intervenants dont un qui finance des projets  dans les pays africains.

Burundi Avenir a beaucoup de projets au Burundi et ces jeunes ont de l'avenir.