RADICALISATION DU POUVOIR DU CNDD FDD

Burundi news, le 28/09/2010

Par Gratien Rukindikiza

Maître Nyamoya a été arrêté et transféré dans la prison de Mpimba sur ordre du général Adolphe Nshimirimana. François Nyamoya est emprisonné après son intervention en tant qu'avocat de la famille de Ndikuriyo Jackson, tué par des policiers bien connus du public et sui ne sont pas inquiétés. Aujourd'hui, le pouvoir demande de fermer les yeux devant les tueries dans le pays.

Si un avocat comme Nyamoya est emprisonné pour des raisons politiques, membre du bureau du MSD, un simple citoyen a de quoi s'inquiéter. Ce ne sont pas les paysans qui cherchaient du bois dans la Rukoko qui pourront me contredire. En effet, des policiers envoyés dans la forêt de Rukoko pour traquer les rebelles ont tiré sur des paysans qui ramassaient du bois pour le vendre. Fiers de leurs forfaits, les policiers croyaient avoir remporté  une grande victoire; sauf que ce sont des paysans sans armes qui ont été massacrés. Leurs corps flottent dans la Rusizi et personne ne fera une enquête.

La démocratie est morte au Burundi. Les voies pacifiques sont presque épuisées. Il reste une chance infime pour que le Burundi reste paisible. La balle se trouve dans le camp du pouvoir. Le reflexe d'autodéfense est inné. Ces corps qui flottent, ces emprisonnements, ces arrestations cultivent la haine. La même haine que celle qui a envoyé Nkurunziza dans le maquis.

En quelques mois, seuls les partis satellites du CNDD-FDD, y compris l'Uprona, pourront travailler. Les autres partis, surtout de l'ADC Ikibiri devront trouver un autre cadre d'existence politique. Du temps des régimes militaires, quand un pouvoir arrivait à une telle situation d'emprisonnement, de tueries, ses jours étaient comptés. Quelle différence entre la dictature d'un militaire et la dictature d'un ancien rebelle? A chacun de répondre en comparaison avec les autres pays africains.