RADJABU DESTITUE DE LA PRESIDENCE DU CNDD-FDD ET REMPLACE PAR LE COLONEL JEREMIE NGENDAKUMANA

Burundi News, le 07 février 2007

Par Gratien Rukindikiza

Il y a des jours qui ne ressemblent pas aux autres. Il y a des jours où des peuples se sentent libérés d’une certaine oppression. Les Burundais ont applaudi l’indépendance, l’arrivée au pouvoir de Bagaza, celle  de Buyoya en 1987, celle de Ndadaye en 1993 et celle du CNDD-FDD en 2005. Ils viennent aussi d’applaudir la chute de Radjabu.

Radjabu, ancien président du CNDD-FDD, était l’homme du pouvoir ou il était lui-même le pouvoir. Il a incarné une ingérence dans les affaires de l’Etat souvent louches. Sa destitution de la présidence du CNDD-FDD est une voie ouverte à la démocratie interne au sein du parti au pouvoir en particulier et aussi au Burundi en général.

Ce mercredi 7 février 2007, le colonel Jérémie Ngendakumana, ambassadeur au Kenya, a été élu président du CNDD-FDD par les participants au congrès extraordinaire du parti au pouvoir. Il aura deux vice-présidents à savoir Pascal Sesema et Denise Sindokotse, ancien journaliste à la RTNB. Le secrétaire exécutif est Lazare Mvuyekure. Le vote a été fait à mains levées.

Manassé Nzobonimpa, ancien secrétaire du parti CNDD-FDD n’a pas voulu se présenter à ces élections.

Le Président de la République était présent et a été élu président du conseil des sages de ce parti. Radjabu a été aussi désigné pour participer à ce conseil y compris Jean Marie Ngendahayo, un pro Radjabu.

Trois ministres dont Karenga Ramadhani, Bigirimana étaient absents. La deuxième vice-Présidente Marine Barampama avait boycotté le congrès et a fait tout pour empêcher les cadres du gouvernement d’y aller. L’absence très remarquée est celle de la présidente de l’Assemblée dont l’attitude semble très ambiguë.

Ce congrès marque la fin de la main mise du parti sur l’appareil étatique. Espérons que les nouveaux dirigeants ont compris que l’arrogance, l’absence d’écoute sont les pires défauts d’un dirigeant.

Si demain, le pouvoir change de comportement, si le peuple devient le centre des activités avec le respect des droits de l’homme, la lutte contre la corruption, les projets de développement, il aura le soutien populaire et le deuxième mandat sera presque acquis.