RADJABU, LA JUSTICE ET LE POUVOIR

 

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 12/12/2007

La démocratie burundaise souffre de l'absence de séparation de pouvoir. La justice est sous les ordres du pouvoir. Les magistrats des juridictions supérieures sont obligés de rendre des jugements imposés par le pouvoir sauf quelques exception. La présidente de la cour suprême reçoit les ordres directement du Président de la République. Le procès de Radjabu est sous influence du pouvoir.

Les généraux, anciens FDD, refusent la fin de la détention préventive de Radjabu

Radjabu devait sortir de prison d'autant plus qu'il est en détention préventive qui est en dehors de toute loi burundaise. La prolongation de son emprisonnement n'a pas été constatée ou statuée par aucune juridiction. La première séance de son procès a permis aux magistrats d'écouter les doléances des avocats qui demandaient la libération de Radjabu en attendant le jugement. Le fait d'accepter d'analyser la question supposait que sa libération était envisageable. L'optimisme commence à laisser la place au pessimisme. Radjabu a peu de chances de sortir de la prison avant la fin du jugement. Les généraux, anciens FDD, ont refusé la libération de Radjabu. Le Président de la République est actuellement sous leurs ordres et ne peut pas refuser la volonté de ses généraux.

Ces généraux ont peur de la libération de Radjabu et ont juré qu'il ne sortira pas de la prison avant les élections de 2010. Les magistrats peuvent dire le droit et montrer qu'ils se font respecter et libérer Radjabu. Une façon aussi de démontrer que le pays a des hommes et des femmes capables d'assumer leur décision.

Que fait un Israélien dans la prison de Mpimba?

C'est le général Niyombare Godefroid, chef d'Etat major adjoint de l'armée qui disait que le fait de s'imaginer que Radjabu peut communiquer avec l'extérieur empêcher le Président Nkurunziza de dormir. Tous les moyens ont été bons pour que le Président dorme tranquillement s'il n'est pas réveillé par la chorale Alléluia qui loge au palais aux frais du citoyen burundais. Le Président a fait venir un Israélien pour brouiller toutes les communications de Radjabu, à défaut de le priver de téléphone. Cet Israélien coûte à l'Etat burundais plus de 200 millions de francs bu au moment où l'argent manque pour autres projets. Décidément, le prisonnier Radjabu coûte cher aux Burundais.