RADJABU NE PEUT PÄS COMPTER SUR UNE COALITION D’OFFICIERS ET DEMOBILISES ANCIENS FDD ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
Burundi news, le 25 janvier 2007
Burundi News Le 25/01/2005
Au cours des dernières soixante douze heures, Radjabu a tenté par tous les moyens d’internationaliser le conflit qu’il vit au sein de son parti CNDD-FDD, mais en vain. Ainsi, on se souviendra que mardi passé, Hussein Radjabu est allé à l’Ambassade d’Afrique du Sud où il a passé la nuit. Il a fait beaucoup de coups de téléphone dans le but d’essayer de convaincre l’Initiative Régionale, garant du processus de paix burundais, pour qu’elle intervienne dans le conflit au sein du CNDD-FDD. Il l’a affirmé lui-même plus tard, devant les téléspectateurs de la télévision nationale, la RTNB. Confirmant ainsi l’information que nous vous avions communiquée dans notre livraison du 24 janvier.
C’est ainsi que du côté congolais, il a réussi à faire venir le Représentant spécial du Président Kabila, M. Didier Kazadi (ami intime de Pascaline Kampayano, une radjabienne inconditionnelle). Didier Kazadi est arrivé à Bujumbura le 23 janvier et il est reparti aujourd’hui, ce jeudi 25 janvier. Radjabu l’avait appelé de son retranchement à l’ambassade d’Afrique du Sud pour qu’il vienne l’aider en usant de son influence sur ses opposants pour que le congrès qu’ils réclament ne puisse pas avoir lieu.
La manœuvre a échoué. Didier Kazadi a écouté tout le monde et a constaté que Radjabu est fautif et qu’il n’y a plus moyen d’arrêter la machine mise en marche pour réclamer la tenue de ce congrès, qui est réclamé par plus de 90% des candidats votants au congrès. Kazadi a signifié ses regrets à Radjabu avant de retourner à Kishasa pour informer le président Kabila.
Du côté tanzanien, Radjabu a aussi tenté de faire venir un médiateur, mais les Tanzaniens lui ont opposé le même refus catégorique que celui lui réservé par les sud-africains. Quant à l’Ouganda, ses tentatives furent encore plus dramatiques. L’Ouganda se prépare déjà à envoyer un émissaire pour assister aux travaux de ce congrès extraordinaire. Le résultat étant connu à l’avance, on comprend bien que c’est pour féliciter le futur patron du CNDD-FDD.
Du côté rwandais, Radjabu a voulu jouer sur le pathétique. Il a fait valoir qu’il serait victime des déclarations qu’il a faites lors de sa dernière visite au Rwanda lorsqu’il a affirmé, au nom du gouvernement du Burundi, que le Burundi soutient le Rwanda dans son conflit avec la France que le Rwanda a toujours interpellée dans le génocide rwandais de 1994. Radjabu a fait ces déclarations au Rwanda à la sortie d’une visite avec le Président Rwandais, quelques jours après que le juge anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière, ait sorti un rapport sur l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyalimana.
De source diplomatique à Kigali, la position de Kagame serait aussi celle de ses homologues dirigeants de la sous-région, dont les peuples respectifs partagent désormais le même destin au sein de la East African Community (EAC), dont le Rwanda et le Burundi sont devenus membres en novembre dernier: pas question de s’ingérer dans les affaires internes d’un parti politique, au pouvoir soit-il.
Les dernières informations nous parvenues de Bujumbura font état d’un homme fatigué, mais prêt à jouer le tout pour le tout, y compris la mise en cause de l’idéal qui avait porté son parti au pouvoir, à savoir la lutte armée.
La stratégie du dilemme du prisonnier
Acculé jusque dans ses derniers retranchements, Hussein Radjabu essaie de recourir à l’arme des faibles : le chantage. Après avoir essuyé un échec cuisant dans sa tentative de rallier la sous-région et la communauté internationale à sa cause, Hussein Radjabu tente cette fois-ci d’utiliser tous les moyens afin d’avoir une coalition au sein des officiers de l’armée et des démobilisés anciens FDD en sa faveur. Il utiliserait à cette fin la stratégie dite du « dilemme du prisonnier ».
Pour ceux qui ne le savent pas, la stratégie du dilemme du prisonnier consiste à mettre dans deux cellules (isoloirs) différentes deux prisonniers arrêtés pour un même délit et de les convoquer un à un, et à faire croire à chacun d’entre eux, individuellement, que l’autre a déjà témoigné contre l’autre et vice versa. Et que s’il accepte de donner des témoignages condamnant l’autre, il verra sa peine largement réduite, et même remis en liberté. Comme les deux prisonniers n’ont pas la possibilité de se parler, chacun reste avec la conviction que l’autre a avoué. Et quand bien même les deux avaient la possibilité de se parler, le doute subsiste dans le subconscient de chacun d’eux, surtout lorsque le policier qui mène l’interrogatoire a certains éléments de preuves qui peuvent apparaître pour vrais.
Au moment où nous écrivons cet article, c’est exactement ce que Radjabu est entrain de faire avec les officiers et les démobilisés. Sauf que sa stratégie du dilemme du prisonnier repose surtout sur du chantage et des tentatives de monter ces officiers et démobilisés les uns contre les autres. Qu’est-ce que Radjabu dit à chacun d’eux, un à un ? Radjabu dit à chacun de ces officiers et démobilisés qu’il ne compte pas couler seul. Il les menace de dévoiler les secrets militaires de la lutte armée, en fabricant des preuves sur des présumés dossiers qui pourraient faire scandale, à la veille du lancement de la commission vérité-réconciliation. En clair, Radjabu est entrain de devenir un « umumenja », un traître qui est prêt à remettre en cause les fondements mêmes du processus qui a sorti le Burundi de plus de quarante ans d’injustice liée à l’exclusion systématique de la majorité de la population, toutes ethnies confondues.
A tous ces officiers et démobilisés anciens FDD, ne vous laissez-pas manipuler par un homme qui, dans les prochains jours, pourra lui-même comparaître devant la justice pour malversations (route Rumonge, le Falcon 50, etc ;), corruption, trafic d’influence, fabrication de fausses preuves dans différents dossiers judiciaires (affaire du présumé coup d’état, etc) et j’en passe. A suivre… |