RADJABU, LE CNDD-FDD ET SA MILICE
Burundi news, le 27 avril 2007
Par Gratien Rukindikiza
Le combat entre le naïf et le Machiavel se poursuit. Radjabu a tenu à tester les limites du Président de la République. En voulant créer une milice, il dépassait les limites. Radjabu était devenu un Etat dans un Etat.
Après avoir perdu son immunité, Radjabu tente de fuir par le Congo avec l’aide des Sud Africains. Certains contacts sont encours entre des députés proches de Radjabu et un diplomate Sud Africain. Il pourrait tenter de fuir à partir d’un hôpital. En se disant malade, il pourrait rejoindre un hôpital de son choix et sortir après un déguisement.
Les propos tenus par Radjabu sont authentiques. Le site Info Burundi net qui essaie de démentir et qui accuse Buyoya d’être derrière la RPA ne fait que se discréditer d’avantage. Buyoya n’est en rien dans ces histoires. Radjabu a été trahi par les siens qui ont tout enregistré.
Radjabu pourrait aussi être inculpé de faux et usage de faux. En continuant à signer des documents au nom du CNDD-FDD, il entre en infraction d’autant plus que les autorités ne reconnaissent que les nouveaux dirigeants. Ces derniers sont aussi dans l’attente. On dirait qu’ils assistent à un spectacle. Les permanences, les finances, les cachets du CNDD-FDD restent dans les mains de Radjabu. On se demande réellement si Ngendakumana a bien compris son travail. La maladie qui frappe les partis politiques au Burundi est contagieuse. Elle met à nu la qualité et les compétences de nos politiciens.
La milice de Radjabu a un atout. L’argent est disponible et est géré par un ou une députée en qui Radjabu a confiance. Les armes sont à déterrer à Gitega, à Kamenge et à Bubanza. Si les autorités n’ont pas voulu reprendre ces armes, le FNL s’est déjà servi et la milice de Radjabu aura de quoi équiper une brigade de 3 000 miliciens. La désorganisation de la police ne fera que leur rendre service. Il suffit de voir à Bujumbura l’état lamentable des policiers qui se promènent ou vagabondent dans les quartiers sans mission avec leurs armes pour comprendre que les miliciens n’auront pas du mal à avoir des armes.
L’emprisonnement de Radjabu ne va pas résoudre les problèmes en soi. Il aurait fallu agir avant. Il a déjà tissé ses réseaux, organiser les points de groupements et de retraite. Le Congo sera leur base arrière en cas de besoin d’autant plus que le Président Congolais n’a pas digéré le limogeage de Radjabu. L’Afrique du Sud aussi n’a pas encore lâché Radjabu.
Et si l’emprisonnement de Radjabu déclenchait une multitude des informations sur d’éventuelles magouilles du Président ? Je suis convaincu que le pouvoir le craint. Le directeur de cabinet du Président de la République, le très Radjabiste Mbazumutima contrôle encore le pouvoir au nom de Radjabu. S’il reste au cabinet du Président, arrêter Radjabu est de se faire du harakiri.
Le Président Nkurunziza s’est piégé et il lui sera difficile de sortir de son piège.