RADJABU RENIE PAR LES SIENS A PROPOS DE SES DECLARATIONS AU RWANDA

Burundi news, le 05 décembre 2006

Par Gratien Rukindikiza

Il y a des jours où on rate l’occasion de se taire. Un homme averti en vaut deux. Voilà un homme averti qui en vaut la moitié. L’auteur, interprète de Gahanga wishwe n’iki, a du mal à maîtriser ses déclarations. Celui qui donne des conseils aux autres, voire des menaces aux journalistes doit pouvoir donner un bon exemple. Un aveugle n’a jamais conduit le troupeau.

Le 30 novembre 2006, Radjabu, président du CNDD-FDD, avait déclaré à la presse au Rwanda que le Burundi soutient le Rwanda contre la France dans son bras de fer découlant du rapport du juge Brugère à propos de l’attentat contre l’avion de l’ancien Président Habyalimana. Il a affirmé qu’il vient apporter le soutien de son gouvernement. Il a aussi accusé la France d’être impliquée dans le génocide rwandais en affirmant que le Rwanda a produit les preuves de cette implication.

Ses propos ont choqué en premier lieu son parti et aussi les Burundais. Le gouvernement du Burundi vient de renier Radjabu à travers la ministre des affaires étrangères. Le Burundi a de très bonnes relations avec la France. Le Burundi ne peut écouter que les deux parties, disait Madame Batumubwira. La position du gouvernement est donnée par la ministre et elle a précisé que Radjabu est président du parti CNDD-FDD et non un membre du gouvernement. Elle n’a pas voulu dire ouvertement que  Radjabu ne représente pas le gouvernement.

Radjabu se retrouve de plus en plus seul sur la scène politique nationale. Plusieurs hauts cadres de son parti ont regretté ses propos. Certains ont même pensé à changer de président du parti. Les militants se demandent ce qui est tombé sur la tête de Radjabu pour faire de telles déclarations et engager le pays au nom du gouvernement sans en être membre. Dans son isolement, il a fait recours à Charles Nkanganyi pour sauver les meubles, exercice délicat. Plus royaliste que le Roi, Nkanganyi frise le ridicule. Voici ce qu'il écrit dans le journal du CNDD-FDD daté du 05 décembre 2006.

 «  Pendant sa visite récente au Rwanda, le Président du CNDD-FDD, l’Hon. Hussein Radjabu a visiblement choisi de soutenir la stabilité du Rwanda et celle du Burundi »

« A mon avis, les Rwandais trouveront aussi pacifiquement une voie pour incorporer dans la reconnaissance du génocide, leurs milliers de morts tombés dans les guerres du Congo à partir de 1996. »

Les déclarations de Radjabu serviraient  à assurer la stabilité du Burundi et du Rwanda !!! Le ridicule ne tue pas. Si ces déclarations vont dans le sens de la stabilité pour Radjabu et Nkanganyi, on comprend facilement ce qui se passe au Burundi. Le serviteur infatigable au service de Radjabu, a fait une grande découverte. Il propose un cadeau au Rwanda du genre Samandari à la cour du Roi. Il propose une incorporation des morts dans  la guerre du Congo dans la reconnaissance du génocide.

Le serviteur ressemble à son chef. Le génocide n’est pas un vain mot à utiliser comme on veut. Les centaines de milliers de morts au Rwanda n’étaient pas des militaires mais des citoyens sans armes. Si les militaires  rwandais morts au Congo sont reconnus comme victimes du génocide, les Américains morts aussi en Irak seront aussi des victimes du génocide.

Nkanganyi oublie de nous dire qui est responsable de ce génocide dans la guerre du Congo. A-t-il oublié que les combattants du CNDD-FDD étaient opposés aux militaires rwandais ? Si les militaires rwandais tués au Congo ont été victimes du génocide, parmi ceux qui seront traduits  devant la justice pénale internationale, il y aura Radjabu et Nkurunziza.

Dur, dur de défendre une cause perdue. Radjabu a trahi le pays. Inutile de le défendre. Il lui appartient de demander pardon au peuple et d’en tirer les conséquences de son ingérence dans les affaires de l’Etat en démissionnant de la direction du CNDD-FDD. Les Burundais ne peuvent pas être victimes de l’arrogance et de la mégalomanie d’un seul homme.

On peut tromper une fois un homme mais on ne peut pas tromper plusieurs fois tout un peuple. La dictature produit ses contradictions qui finissent par la faire tomber.