LE RAPPORT DES SERVICES DE RENSEIGNEMENT QUI A TOUT DECLENCHE

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 15/07/2009

Au Burundi, le débat actuel concerne les élections de 2010. Qui va gagner en 2010? La question hante plus le pouvoir que l'opposition. Un regard rétrospectif des gens du pouvoir donne de sombres résultats électoraux. Plusieurs réunions ont eu lieu et les plus éclairés sont pessimistes. Certains préparent le terrain de la défaite. L'opposition en profite quand certains proches du pouvoir cotisent dans des partis de l'opposition  pour  tout arroser.

Le Président persiste et signe après avoir eu le rapport de la Documentation

Une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule. L'immeuble du CNDD-FDD qui s'est effondré à Gitega est venu casser le moral du Président Nkurunziza. En tout cas, ce n'était pas le moment d'avoir une mauvaise nouvelle de plus. En effet, il venait de recevoir un rapport des services de renseignement top secret sur les futures élections. Les services secrets dans toutes les provinces ont fait des enquêtes, avec des hypothèses des élections transparentes, et en sont arrivés à une conclusion alarmante. Le CNDD-FDD ne pourra pas avoir plus de 25 % de voix dans tout le pays. Une douche froide. La décision a été prise. 25% ou plus, la reconduction au pouvoir est une obligation. Que faire? Les têtes gradées ont tourné leurs méninges et seule la force sera la cinquième patte du mouton pour gagner les élections. Cette force devra commencer par la violation des textes du code électoral.

Il a été décidé alors l'inversion des élections, en violant la constitution.

L'union de l'opposition et le peuple contre l'ordre du CNDD-FDD

L'opposition est unanime. Même le nouveau parti de Mutabazi a signé une lettre commune de plus de 12 partis  adressée au Secrétaire général des Nations Unies pour protester contre cette inversion et cette volonté de tricher. Il n'appartient pas seulement à l'opposition de s'opposer à la violation de la constitution, mais aussi au peuple burundais.

La corruption, le harcèlement de la police contre la population, les brutalités des administratifs du CNDD-FDD exaspèrent le peuple. Le jour de la revanche sera le jour des élections. Le CNDD-FDD sait bien que le peuple ne le supporte plus au pouvoir. La force ne marche plus. La police a refusé l'ordre de tirer à Kabezi sur les militants de Rwasa. Les policiers ont dit qu'ils ne peuvent plus tirer sur la population car ils se retrouvent en prison au moment où les donneurs d'ordre sont envoyés en exil avec une enveloppe.

Cette inversion mérite un combat sans merci. En effet, si les élections commencent par les Présidentielles, en cas de défaite de Nkurunziza, une guerre naîtra car certains ténors du CNDD-FDD ont déjà décidé de refuser le verdict. Il s'imposera au pouvoir et contraindra les administratifs de tricher pour faire gagner le CNDD-FDD. La force sera aussi utilisée.

Si les élections commencent à la base, le CNDD-FDD ne contrôlera plus les communes et les élections se passeront en ce cas dans la transparence. A ceux qui disent que le CNDD-FDD a une grande assise pour gagner les élections, je leur lance un défi d'accepter de commencer par la base pour montrer qu'ils n'ont pas peur de la base. Il est clair que c'est la peur qui les pousse à se mettre à dos tous les partis politiques de l'opposition, le peuple et demain la communauté internationale. Comme d'habitude, le pouvoir sera contraint de faire marche arrière sous la pression. Bravo le conseiller du CNDD-FDD. Je suis convaincu qu'il est membre actif de l'opposition. En réalité, l'opposition burundaise a été développée par le pouvoir avec ses gaffes. Y a -t-il encore un pilote dans l'avion?

Un autre motif inavoué de l'inversion

En cas de défaite au niveau communal, beaucoup de membres du CNDD-FDD seraient démobilisés. En plus, plusieurs députés actuels ne seront pas reconduits sur les listes du CNDD-FDD. Ils seraient tentés d'aller faire campagne dans d'autres partis. Ceux qui ne seront pas satisfaits du positionnement sur les listes, pourront se révéler de vrais opposants à la réélection de Nkurunziza. Il serait lâché par les siens en pleine campagne.

Qui veut la victoire, prépare la défaite. Monsieur le pasteur Président, pensez à vous reposer et surtout à laisser le peuple se reposer.