NB: Tribune libre.
Burundi news, le 08/06/2012
REACTION SUR L'ARTICLE DE BAMENYEKANYE Emmanuel appuyé par MACUMI Roger.
Par NDUWAYEZU Eric (le 08/06/2012)
L'article de BAMEYEKANYE Emmanuel du 31 mai 2012 intitulé « Du "deux poids, deux mesures" dans la compassion envers les victimes » me pousse à réagir sur ses propos au sujet de la triste histoire qu’a connue et vit le Burundi jusqu'à nos jours. Garder silence serait lui donner raison et ou devenir son complice. Je me sens dans l'obligation de dire un mot et rappeler à toute personne cherchant à masquer les crimes de sang commis au Burundi par certains Burundais depuis l’indépendance à nos jours.
Emmanuel et Roger, j'admire votre soif qu'est aussi la mienne de connaître la vérité sur les commanditaires et exécutants des crimes de sang: massacres, génocide, assassinats, etc. dont vous avez préféré certains mots pour les qualifier suivant votre tendance.
Je suis en désaccord avec vous ; vous ne reconnaissez que des crimes commis contre les bahutu uniquement. Vous faites semblant d’oublier que les Burundais tués par leurs compatriotes ne sont pas tous des bahutu. Vous risquerez de vous contredire vous-mêmes et l’exemple n’est pas loin de vos yeux : les séminaristes de Buta dont la canonisation vous plonge dans une rage. Si tous étaient des bahutu, seriez-vous aussi attristés par leur canonisation ou bien cela vous donnerait des ailes vous permettant de parcourir la terre en criant que le monde entier est témoin des crimes commis par les batutsi contre les bahutu?
Le crime de Buta a été commis par des bahutu auxquels vous venez d’emboîter le pas en publiant qu’ils (Martyrs de la Fraternité) étaient des élèves-militaires. Si c’était un mututsi qui disait que les étudiants bahutu assassinés à l’Université du Burundi étaient des rebelles bahutu assassinés par des militaires tutsis comme vous les appelez, comment réagiriez-vous ?
L’article de BAMENYEKANYE Emmanuel ; est-il d’un journaliste embarqué, désinformateur, provocateur, moqueur ou tout à la fois?
Emmanuel,
Les informations que vous venez de publier dans votre article sur « Arib News »sont une pure honte. Vous êtes Burundais de naissance mais vous donnez des informations à la manière d’un journaliste étranger dont le seul objectif serait de déformer la réalité des faits pour donner raison à tort aux uns et diaboliser les autres à tort aussi. Personne n'a le monopole de la vérité sur le Burundi mais tout Burundais honnête reconnaît les crimes commis par l’armée tutsi à l’égard des bahutu et les autres commis par les rebelles bahutu à l’égard des batutsi. Vous donnez sciemment de fausses informations à ceux qui ne connaissent pas notre pays et son passé.
Vous vous donnez le droit de désinformer votre lectorat; quel est votre objectif de parler des massacres de Muramvya de 1965, cher Emmanuel, qui n’ont pas eu lieu? Pour désorienter certains Burundais ou les étrangers qui vous lisent, vous savez très bien que les massacres des paysans de Busangana (que vous appelez de Muramvya) ont été commis par la milice hutu de MIREREKANO Paul.
Chers BAMENEKANYE et vous tous qui épousez ses pensées, chacun à le plein droit de s’exprimer tout en connaissant ses limites mais personne n’a le droit de mentir aux Burundais sur des sujets aussi sensibles. Emmanuel, vous manifestez la soif de justice et de vérité mais votre justice n’en est pas une: justice à sens unique.
Emmanuel, blaguer sur le crime commis contre mes anciens camarades (certains des victimes venaient de terminer les études du cycle inférieur au Petit Séminaire Notre Dame de Fatima : Kanyosha) serait un double acte de trahison morale : manque d’amour à mes frères condisciples et de respect aux morts.
Quelques heures après le massacre de ces Martyrs de la Fraternité, les criminels sont montés au créneau et ont crié qu’ils venaient d’attaquer un camp militaire. Voilà BAMENYEKANYE qui vient de le confirmer pour la énième fois après 12ans afin de montrer à NDIHO qu’il n’est pas seul dans leur projet de militariser les jeunes séminaristes pour justifier leur crime!
Quel lien entre Emmanuel et ces génocidaires à l’époque des faits ? S’il n’était pas avec eux, le soutien qu’il vient de leur apporter me laisse le doute. Emmanuel, pouvez-vous nous dire la quantité de munitions trouvée et récupérée au Petit Séminaire de Buta, devenu un camp militaire comme vous le dites? Quel journal local ou étranger vous serait témoin ? Reprendre les propos de NDIHO est une pure provocation qui mérite de saisir la justice. Heureusement pour NDIHO et ses soutiens, qui vous permettez de rappeler aux familles des victimes le malheur que vous leur avez infligé sans être inquiétés. Les séminaristes de Buta ont été tués par une rébellion hutu. Qui peut contredire cela ? Demain, peut-être que vous nous direz que les séminaristes se sont attaqués entre eux et que les batutsi ont tué leurs condisciples bahutu. Lorsque vous parviendrez à convaincre le monde à ce point, leur canonisation mise en cause par vous et MACUMI Roger sera prise pour une tricherie aux yeux de certains.
Dans le monde, sauf certains Burundais ces années-ci, on doit du respect aux morts. Qu’ils soient vos amis ou ennemis, c’est un devoir moral et humain de ne pas danser sur leurs tombes. Cela n’empêche que les propos de NDIHO soient reproduits et rappelés ; une sorte de se vanter d’avoir commis des crimes sans être poursuivi pour répondre à leur ignoble acte.
Rappelons-nous du dicton dans notre langue : « Sinababajwe n’uwanyiciye nk’uwamurimye ku musibo ». J’ai été plus choqué par celui qui n’a pas respecté le deuil de mon parenté que celui qui l’a tué.
Si NIYONKENGURUKA Firmat était encore en vie, lui-aussi peut-être dirait que les jeunes lycéens de Kibimba étaient assassinés par l’armée tutsi. Chers Emmanuel et Macumi, tout Burundais honnête ne peut pas nier que les massacres de 1965 de Busangana, Rumonge, etc. étaient commis par des bahutu qui voulaient exterminer les batutsi.
Tout Burundais honnête ne peut pas nier que les bahutu qui étaient dans l’armée, la fonction publique, université, écoles secondaires, et commerçants en 1972 étaient assassinés par le pouvoir de l’époque. Si la justice des 1ère, 2ème et 3ème république étaient des pouvoirs tutsi qui ne pouvaient pas se condamner ou condamner les batutsi comme eux, qu’ont fait ou font les pouvoirs hutu depuis 2003 jusqu’aujourd’hui ?
De quelle justice avons-nous besoin au Burundi ?
Nous voulons une justice impartiale, indépendante qui doit condamner ces bahutu qui ont commis les massacres des batutsi innocents à Busangana, Rumonge, etc . en 1965, ces militaires tutsi qui ont massacré le roi Ntare V et des bahutu innocents en 1972 et1973, une justice pour condamner les criminels bahutu de Ntega-Marangara(1988) qui ont exterminé des innocents tutsi, les militaires tutsi qui ont assassiné le Président Ndadaye Melchior (1993), les rebelles hutu qui ont exterminé les batutsi dans différentes communes du Burundi (après la mort du Président Ndadaye M.), dans les camps de déplacés : Bugendana, Butezi, usine a Thé de Teza, Kayoyo, etc. et ces militaires tutsi ayant commis des massacres à Musigati. Une justice qui doit condamner les criminels bahutu qui ont exterminé les réfugiés Kongolais banyamulenge à Gatumba (le 13/08/2004), les criminels hutu, sous les ordres de Bangirinama Vital, qui ont assassiné des dizaines d’innocents hutu à Muyinga en 2006 avant de jeter leurs cadavres dans la Ruvubu. Nous avons besoin d’une justice capable d’arrêter et juger monsieur Nkurunziza Pierre et sa police (SNR) qui tuent, jour et nuit, les militants des partis politiques de l’opposition surtout du Fnl et du Msd. Une justice pour juger les SNR qui tuent des bahutu et batutsi avant de jeter leurs corps décapités dans le lac Tanganika, Rusizi, etc. et ces portés disparus enterrés dans des endroits inconnus commis par le même SNR.
Pour ces Martyrs de la Fraternité : ils ont réussi là où tous pouvons échouer jusqu’au couple qui se disait le plus soudé mais qui s’est séparé devant la mort de l’un ; d’où le dicton kirundi «Ubuja-kuzimu si ubufatana-mende ». SEULS LES MARTYRS DE LA FRATERNITE DE BUTA L’ONT PU. QU’ILS REPOSENT EN PAIX !