Réaction d’un lecteur de l’article “ Incroyable histoire de la dent de Ntare Rugamba ”.
Votre article nous interpelle à différents niveaux. A y réfléchir de près, il peut nous aider à comprendre certains dysfonctionnements, qui souvent, sont à l’origine de différents problèmes dont le sous-développement. Lorsqu’un président se déplace pour des réunions officielles à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, il n’est jamais seul. Ces réunions peuvent servir de prises de positions politiques. C’est par après que chaque département ministériel interpellé analyse ce qui a été décidé et met en route les modalités d’exécution de ces décisions. Le rôle des conseillers à la présidence, qui sont d’ailleurs affectés par secteurs (économique, social,…) est, entre autre, de suivre la concrétisation dans les faits des différentes politiques annoncées. En général, la présidence consulte les ministères sur la faisabilité de ce qui va être annoncé afin d’éviter des promesses qui resteraient sans lendemain. Le parlement, dans le contrôle politique, a aussi un rôle important à jouer : il vote les budgets, les textes de lois, … Il évalue l’action du gouvernement. Il peut même exiger la démission du gouvernement lorsque celui-ci ne répond pas aux exigences du programme pour lequel le pouvoir en place a été élu.
Concernant le cas précis de votre article, lorsque le Président a promis d’aider la jeune femme, toute la salle a applaudi. Il y avait des membres du gouvernement actuel et différents conseillers. D’ailleurs, cette question avait attiré l’attention de ces mêmes conseillers. Elle avait été relatée dans le journal PASAPAS des services de la présidence. Au retour à Bujumbura, les conseillers, en principe, doivent élaborer un rapport de mission précisant ce qui a été fait tout en indiquant les services qui doivent en faire le suivi. Et comme cette dame connaissait un de ces conseillers, la tâche était aisée d’autant plus qu’elle était en contact avec lui. Il n’était même pas nécessaire qu’elle cherche à voir le Président. Ce conseiller aurait dû tout de suite vérifier les modalités pratiques d’acquisition de la dent. Comme l’archéologie n’est peut-être pas bien connue au Burundi, ce travail aurait nécessité l’implication des autorités locales pour que la fouille ne soit pas interprétée comme une profanation.
L’intervention du Président n’était nécessaire que si la question soulève un problème moral national ; mais encore une fois, un exposé de motif devait être remis au Président par ce conseiller. Aussi, il n’était pas question de demander à la dame d’entreprendre le voyage sans que ces préalables soient levés. Il ne reste à espérer que ce cas est isolé. Si non, vous savez que “ umwera uva ibukuru ugakwira hose ”, qu’adviendrait-il alors des dossiers traités dans la zone la plus reculée du pays ? Cependant, si le problème que vous soulevez n’est qu’un simple malentendu, la présidence, qui sûrement sera informée de votre article, fera tout ce qui est possible afin que la dame puisse présenter son travail de fin d’études dans les délais que lui impose son université. |