NTARE RUGAMBA :

AU DELA DE LA PERSONNE PHYSIQUE, L’ANCIEN DIRIGEANT ET FIGURE HISTORIQUE DU BURUNDI, NE FAIT-IL PAS PARTIE DU PATRIMOINE NATIONAL ?

 Augustin NSENGIMANA

 

L’article intitulé « INCROYABLE HISTOIRE DE LA DENT DE NTARE RUGAMBA », paru sur le site burundi.news.free.fr dans sa livraison du 14 février, est d’un intérêt important pour beaucoup d’historiens et de scientifiques en général, et pour la plupart des Burundais en particulier, puisque c’est de leur histoire qu’il s’agit.

L’auteur de la présente n’a aucune prétention d’être historien. C’est un ressortissant du BURUNDI qui veut apporter une modeste contribution.

Les qualités scientifiques de Madame Laurence qui voudrait utiliser la dent du roi NTARE IV connu aussi sous le nom de NTARE RUGAMBA sont très louables et tout le monde devrait les encourager.

 Le Président Pierre NKURUNZIZA, lors de son passage à PARIS à la fin de l’année 2006, lui a promis tous les moyens nécessaires pour accéder au site des tombaux royaux, afin qu’elle puisse se procurer sans problème la dent de l’ancien dirigeant Burundais.

De fait, les Burundais comprendraient difficilement que leur Président ne promette pas de faciliter, pour l’intérêt national, les recherches scientifiques à mener par les ressortissants du pays dont il a la charge et qui est de surcroît le leur.

Les mêmes Burundais savent également que leur Président n’ignore pas l’histoire de leur pays. Ils n’ignorent pas non plus que leur Président connaisse les procédures à suivre pour réaliser ses promesses.

Le Président NKURUNZIZA, ancien professeur, sait en effet que le dirigeant du pays, qu’était NTARE RUGAMBA, est tout un symbole. On ne pourrait certes décrire ici l’œuvre gigantesque de NTARE RUGAMBA, surtout que ce n’est pas le but de la présente réflexion. Tout ce que l’on peut dire est qu’il a indéniablement contribué à faire du BURUNDI, ce qu’il est aujourd’hui. NTARE RUGAMBA a forgé la nation Burundaise et lui a donné les dimensions géographiques actuelles du pays que dirige présentement le Président Pierre NKURUNZIZA.

Le roi NTARE RUGAMBA est par conséquent un symbole national. Sa tombe doit faire partie du patrimoine national. Sa tombe, comme d’ailleurs les tombes de tous les anciens dirigeants du BURUNDI, ne sont pas la propriété d’une personne mais la propriété de la nation.

Mais bien évidemment, le patrimoine national peut être visité et peut servir à des recherches scientifiques, pour autant que les autorisations de visite ou de recherches soient accordées dans le strict respect des procédures légales.

Dans le cas d’espèce, permettez-nous de proposer que l’on tienne compte de la transparence dans la recherche et des valeurs culturelles de notre pays.

Probablement que, par ailleurs, certaines étapes de la procédure usuelle ont été déjà franchies par Madame Laurence. La recherche aboutirait rapidement, c’est en tout cas notre souhait et sûrement le sien. Il suffirait alors de l’actualiser et d’en faire part aux autorités actuelles qui ne tarderaient pas d’y répondre.

Pour être plus précis, en quoi consiste notre proposition qui, faut-il en convenir, peut ne pas être entièrement nouvelle ?

Nous pensons que par cette voie, les procédures en usage seraient respectées et que la recherche serait effectuée dans la transparence et le respect de nos valeurs culturelles, notamment éthiques.

Nous ne pourrions terminer sans souhaiter que Madame Laurence, dont l’attachement à la recherche et aux valeurs culturelles du BURUNDI ne sont pas à démontrer, obtienne, dans les plus brefs délais des autorités Burundaises, l’autorisation lui permettant de mener à bien ses recherches anthropologiques.