REACTION  A L’ARTICLE «  QUE VA FAIRE LE BURUNDI DANS LA COMMUNAUTE DE L’AFRIQUE DE L’EST ? »

 Burundi news, le 31 janvier 2007

Par un lecteur qui a voulu garder l'anonymat.

Comme beaucoup d’autres burundais, à l’intérieur comme à l’extérieur de notre pays, je suis avec intérêt l’actualité burundaise, notamment par le biais des sites internet. J’en profite pour féliciter et encourager Mr RUKINDIKIZA pour la qualité de ses articles, en particulier en ce qui concerne la lutte anticorruption, la bonne gouvernance, les réformes étatiques et les projets de développement.

Si je puis me permettre un petit conseil en passant, je pense qu’à un certain moment un bon site n’a plus besoin de suivre le jeu des « écrivains » qui lui font perdre son temps et son énergie quand le Burundi requiert actuellement la concentration de ses citoyens dans des sujets autrement plus importants.

J’en arrive à l’objet de mon petit article en remerciant encore une fois Mr RUKINDIKIZA de lancer un tel débat tout en espérant le maximum de réactions contradictoires face à de véritables enjeux nationaux, surtout de la part de ceux dont je parlais tantôt. 

N’étant pas aussi informé que l’auteur de l’article sur les questions économiques (à propos je ne connais ni l’auteur, ni sa formation, l’important c’est qu’il soit burundais comme moi et surtout qu’il parle du Burundi), je me contenterai pour relancer le débat de poser certaines questions, à lui comme à d’autres intéressés.  D’ores et déjà, je demande l’indulgence des lecteurs à propos de la qualité de mon analyse en promettant mieux sur des domaines de ma compétence.

En lisant l’article de Mr RUKINDIKIZA, j’ai l’impression qu’au delà des inquiétudes relatives à une entrée hâtive et non préparée du Burundi dans l’East Africa Community, c’est véritablement un problème de langue que soulève l’auteur.

A mon avis, tout ce qu’on peut envier au Rwanda est d’avoir des leaders plus compétents que les nôtres, visionnaires, ayant le sens des priorités et surtout moins corrompus. Sinon, informez moi si je me trompe, mais le Rwanda a-t-il véritablement pour le moment beaucoup d’entreprises de production et de service (banques, assurances, tourisme, intelligence, etc.) qui puissent faire rougir les nôtres ? Est-ce que les hommes d’affaire burundais sont tournés essentiellement vers les pays francophones et ne savent pas grand chose du système anglophone ?

D’un autre côté, j’aimerais savoir pourquoi le Congo fermerait ses frontières pour la seule raison que le Burundi entre dans la communauté de l’Est. Ni ce qui empêcherait le Burundi de rejoindre une autre communauté, voire d’en susciter d’autres.

Comme le dit si bien l’auteur, un pays isolé n’a pas d’avenir. Les pays pauvres européens cherchent par tous les moyens d’entrer dans l’Union Européenne, et j’imagine qu’ils y trouvent leur compte.

Finalement, si je comprends bien le point de vue de l’auteur, pour ne pas se faire avoir, dorénavant qu’on l’ait voulu ou non (referendum), les burundais devront être plus intelligents et plus travailleurs qu’ils ne le sont actuellement. C’est plutôt une bonne chose si les politiques en sont convaincus et mettent donc le peu de moyens dans des investissements à long terme. Et là on rejoint le principe de mettre les personnes qu’il faut aux postes qu’il faut.

Avant de clore mon article j’aimerais demander si possible à l’auteur de disponibiliser sur le site de données sur les pays donateurs et leurs domaines d’intervention. En effet, sans entrer dans les polémiques, des aides pour payer les fonctionnaires, acheter des véhicules ultra modernes pour les politiciens, le carburant, des bouquins de poésie, etc. ne servent qu’à renforcer la relation maître-serviteur qu’on n’a jamais quittée.

Le Burundi a une grande population qui a besoin d’être éduquée à la paix pour chasser les vieilles idéologies dignes de l’homme des cavernes, ensuite d’être formée pour avoir des agronomes, des techniciens, des ingénieurs et des hommes éclairés capables de faire venir les investisseurs en quête de délocalisation.

En définitive, le lecteur retiendra surtout de mon article que je ne réponds pas à la question « Que va vraiment faire le Burundi dans cette communauté de l’Afrique de l’Est ? » pour la simple raison que je n’en sais rien.

Peut-être quelque journaliste qui lira les interventions et tendra le micro aux responsables de cette entrée pourra nous affranchir. Dans tous les cas, quoique la raison puisse être subjective, rien qu’en remarquant que les pays africains anglophones sont plus stables socialement et économiquement, que presque toute la documentation scientifique est en anglais, pour ma part j’échangerais bien ma connaissance du français pour son équivalent en anglais ! 

Bon débat à tous les intéressés