UNE REBELLION AU BURUNDI?

Burundi news, le 10/11/2010

Par Gratien Rukindikiza

L'histoire se répète au Burundi. Des élections, une guerre ensuite. Ce n'est pas une fatalité mais l'école de la démocratie est encore lointaine. Ces derniers jours, tout Bujumbura parle d'une rébellion au moment où les dignitaires du pouvoir parlent de bandits armés. Des rumeurs vont bon train. Certains évoquent des hommes bien armés et entraînés; d'autres parlent de fin de rébellion naissante. Un véritable mystère.

Où est cette nouvelle rébellion?

Difficile de répondre à cette question même si certains aimeraient une réponse exacte. Cette rébellion est signalée dans presque tout le pays. Le Président lui-même a parlé de plusieurs provinces du Burundi. Des actions sont signalées dans plusieurs provinces. A Nyamutenderi, en province de Bujumbura rural, cette rébellion a arrêté plusieurs voitures, sans blesser personne. Des escarmouches opposent de temps en temps cette nouvelle rébellion aux forces de la police et rarement à l'armée, d'après les informations provenant des services de renseignement. Certains proches du pouvoir  évoquent même une sympathie entre les rebelles et les militaires, à tort ou à raison. Personne ne peut ni infirmer, ni confirmer surtout qu'il s'agit d'une rébellion qui n'a pas dit son nom ou ses objectifs.

Cette nouvelle rébellion serait composée de hutu et tutsi, presque dans des pourcentages proches. Certains éléments seraient très bien entraînés, sans savoir exactement d'où ils ont fait les entraînements.

A qui appartient cette nouvelle rébellion?

Contrairement à ce que certains pensent, cette rébellion n'est ni de Rwasa, ni d'autre personnalité politique. Il s'agit de nouveaux visages des Burundais qui revendiquent l'autodéfense pour contrer les forces qui s'attaquent à la population. Comme les autres mouvements, cette nouvelle rébellion est à la phase de regroupement et de publicité. Il est difficile d'évaluer sa force mais les chiffres détenus par les services de renseignement sont de loin inférieurs à la réalité.

Les Burundais attendent la déclaration des objectifs, du motif de cette lutte et aussi les noms des chefs. Malgré les différentes tentatives, Burundi News n'a pas pu joindre les chefs de cette nouvelle rébellion. Nous promettons à nos lecteurs de continuer nos investigations pour informer.

Un Président absent, des ordres non respectés, des caisses vides!

Au moment où une rébellion s'apprête à annoncer son existence officielle, le Président Nkurunziza semble absent. Ses instructions ne sont pas suivis. Le pouvoir a plusieurs têtes. Chacun décide s'il estime détenir un pouvoir. L'argent manque dans les caisses de l'Etat. Le ministère des finances doit faire des acrobaties pour pouvoir payer les salaires, sans parler des fournisseurs.

Sur le terrain, des tueries continuent. D'autres jouent à la roulette russe avec des budgets de l'Etat comme ce dignitaire qui a eu une mauvaise expérience de la mafia d'un groupe des Nigérians. La vente de ses maisons n'a pas suffi pour combler le passif de son budget. A vouloir trop gagné, on finit par tout perdre. Ceci vaut en argent mais aussi en politique.