RADAJBU EN PRISON ET LES VISITES DES CHEFS D'ETATS AU BURUNDI

 

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 03 novembre 2007

D'emblée, on se dirait qu'il n' y a aucune relation entre la visite des chefs d'Etats au Burundi et Radjabu en prison. Selon des sources policières, à chaque visite d'un chef d'Etat au Burundi, les policiers reçoivent des ordres qui les intriguent. La prison de Mpimba est encerclée par plusieurs compagnies de policiers dont les actes sont destinés à intimider.

Ces actes visent à intimider Radjabu pour qu'il n'entre pas en contact avec les visiteurs. Ils suscitent aussi l'inquiétude des autres prisonniers quand ils entendent des mouvements des policiers en pleine nuit. A la visite du Président tanzanien comme cette nuit au moment où le Président soudanais arrivait au Burundi, la prison est sous pression. Le pouvoir veut éviter à tout prix le contact de Radjabu, le prisonnier encombrant, et les Présidents hôtes.

Lors de la visite de Kikwete, le Président tanzanien, le Président burundais a tapé fort. Il a envoyé le chef d'Etat major adjoint de l'Armée, un ancien du CNDD-FDD, pour fouiller la cellule de Radjabu dans le but d'y trouver des portables. Comme il le disait lui-même, le Président ne dort pas quand il s'imagine qu'un portable puisse tomber dans les mains de Radjabu.

Le prisonnier Radjabu est de plus en plus encombrant. Le pouvoir aurait dû le mettre en résidence surveillée pour vérifier s'il y avait réellement une rébellion en gestation. Il aurait été facile de mettre fin à une résidence surveillée. Aujourd'hui, le pouvoir est incapable de gérer le dossier judiciaire de Radjabu. Le Président Nkurunziza et Radjabu se connaissent plus nous tous. Lors d'un procès public, on s'imagine les révélations qui vont sortir de ce procès. Pourrions-nous au moins entendre comment Nkurunziza a failli retourner en rébellion en 2005 s'il n'était pas candidat présidentiel? Notons en passant que Radjabu était opposé à l'arrivée au pouvoir de Nkurunziza. L'intervention de certains cadres du CNDD-FDD au cours d'une nuit blanche a pu éviter l'irréparable entre les deux frères ennemis. Le secret a été bien gardé mais le lecteur comprendra que la haine entre les deux hommes ne date pas d'hier. Ceux qui avaient cru que Nkurunziza est un homme effacé, suivant moutonnement se trompaient. J'étais du nombre. Comme il le dit, quand il fait une bourde ou il vide les caisses de l'Etat, il se cache sous sa carapace en attendant la fin de la tourmente. Il ne s'est jamais exprimé à propos de l'avion Falcon 50 et reste muet sous sa carapace. Il aura la chance d'en sortir en 2010 ou avant si le peuple burundais a de la chance.