LES REFUGIES BURUNDAIS EN TANZANIE MENACES D'EXPULSION

 

Burundi news, le 06/06/2012

Par Gratien Rukindikiza

Il y a deux façons de faire rentrer les réfugiés  d'un pays. Un régime démocratique crée des conditions indispensables à la  démocratie, au respect des droits de l'homme et aussi une économie en croissance. Un régime dictatorial tente de convaincre les pays d'accueil des réfugiés pour les faire rentrer par la force. Chaque régime trouvera sa définition en fonction du traitement des réfugiés. C'est un des tests.

En Europe d'abord

Fier de sa dictature, le pouvoir de Bujumbura a négocié avec les pays du Nord de l'Europe pour que ces pays expulsent les réfugiés burundais et en contrepartie, le Burundi recevrait une aide publique plus élevée.

Les Pays Bas ont appliqué à la lettre l'accord et beaucoup de Burundais ont été expulsés. D'autres pays auraient déjà accepté le marché. Le Burundi cherche à réduire la diaspora car le pouvoir de Nkurunziza estime que cette diaspora est le bastion de l'opposition. Ce pouvoir tient à faire main basse sur cette diaspora et est en cours d'organisation d' une conférence de la diaspora où la majorité des invités sera composée des militants du CNDD-FDD.

Après l'Europe, le Burundi se tourne vers les réfugiés burundais dans les pays voisins.

Les réfugiés en Tanzanie menacés d'expulsion

Toute personne qui suit l'actualité burundaise sait bien que la paix est loin d'être au rendez-vous au Burundi. Les exécutions sommaires sont monnaie courante surtout dans les milieux de l'opposition. Demander aux réfugiés de rentrer au Burundi au moment où d'autres Burundais quittent le pays pour se réfugier dans d'autres pays est un non sens pour ne pas dire plus.

Un camp de réfugiés burundais vers Kigoma abrite plus de 37 000 personnes. Les autorités tanzaniennes et burundaises ont conclu un accord pour rapatrier les réfugiés, y compris de force. Ces réfugiés sont aujourd'hui enfermés dans le camp et environs 10 % ne reçoit plus d'aide alimentaire pour les contraindre à rentrer au Burundi. Pourtant les nouvelles qui viennent du Burundi ne rassurent pas ces réfugiés. Des informations circulent dans les camps signalant des réfugiés rentrés et qui ont été exécutés soit pour des litiges fonciers; soit par le pouvoir pour des raisons politiques.

Celui qui arrive au pouvoir oublie son passé. Le Président Nkurunziza lui-même sait qu'il est au pouvoir grâce à ces réfugiés tanzaniens qui ont fourni logistiques et combattants. Ce sont ces mêmes réfugiés qui sont maltraités par le pouvoir qui ne leur laisse pas l'appréciation du climat politique pour rentrer ou pas.

Cette volonté de faire rentrer les réfugiés reflète la peur de ce pouvoir qui fait une fuite en avant. La brutalité est devenue le mode de fonctionnement.