ETRANGE ANNULATION DU CONTRAT DE 500 MILLIONS DE DOLLARS

Burundi news, le 15/01/2011

Par Gratien Rukindikiza

Il s'agit d'un vrai polar politico financier. Un contrat est conclu avec beaucoup de failles sans que les deux parties en fassent attention. Il aura suffi que le président de l'Olucome et les médias s'en mêlent pour que l'Etat burundais et la société AAE reconnaissent qu'il y avait une erreur sur la représentation du Burundi.

Qui devait financer?

L'annulation du contrat ne règle pas la question principale. Qui devait financer? Si c'est l'Etat burundais, d'où venait l'argent? Des mines ou autre hypothèque? Le contrat n'évoque ni le financement, ni les pénalités de retard ou autre question relative à l'indemnisation en cas de défaillance d'une partie. Du jamais vu dans les affaires dans le monde occidental.

La forme

Le ministre du plan n'avait pas la capacité de représenter le Burundi pour signer ce contrat et il est annulé en raison de cette erreur. Or, la correction de l'erreur passe par la même erreur. C'est le ministre du plan qui signe la renonciation au nom du gouvernement. Est-ce que cette renonciation est valable? Si Tabu, ancien ministre du plan n'avait pas le droit de signer ce contrat, son successeur Mupira, n'a pas non plus le droit de signer la renonciation de ce contrat. Il n'a pas acquis plus de pouvoir que son prédécesseur.

Le fond

Renoncer à un tel contrat sans des dommages et intérêts laisse perplexe. Le gouvernement burundais en sait quelque chose au niveau du nickel. Pourquoi une société californienne aussi sérieuse que AAE a-t-elle accepté de signer ce contrat dans une telle forme alors qu'elle avait accès à toutes les informations relatives au Burundi? Pourquoi a-t-elle facilement renoncé à ce contrat? 

La suite

Tabu est recasé au niveau de la présidence. Tous ceux qui ont participé à la négociation de ce contrat occupent des postes très importants. Cela signifie qu'ils ont agi conformément aux instructions du Président. Au- delà des erreurs commises par les uns et les autres, le premier coupable est le Président. C'est lui qui devait s'expliquer devant le peuple, dire comment il voulait mettre en péril le budget de l'Etat avec ce contrat qui n'était  même pas discuté à aucune instance.

La tolérance 0 est devenue la tolérance à 100%. Est-il possible de demander aux autres de faire ce que dit le Président et non ce qu'il fait? Qu'est-ce que la bible peut-être interprétée diversement!