Les révélations du Congrès de Muyinga du CNDD FDD.

 Par The Leadership Institute

En gros, les nouvelles sur les décisions prises lors du Congrès du CNDD FDD de Jérémie NGENDAKUMANA et NKURUNZIZA, parlent de certaines décisions auxquelles nous allons essayer d’apporter nos commentaires :

 

1.      L’exclusion de l’Honorable Alice NZOMUKUNDA : Ce qui était annoncé arriva, ce qui était prévu se confirme, ce qui était contre nature revient à la normale. Oui, disons-le haut et fort, l’Honorable Alice NZOMUKUNDA n’était pas à sa place dans cette équipe dirigeante du CNDD FDD. Nous regrettons qu’elle n’ait pas démissionné avant car c’était connu de tout le monde, ELLE NE SOUTENAIT PLUS LE LEADERSHIP EN DECANDENCE DE NKURUNZIZA. Celle qui est connue pour son « indépendance d’esprit » n’avait pas sa place dans un régime dictatorial, auquel d’ailleurs, elle avait contribué à donner une certaine crédibilité pour ceux qui la connaissent comme une personnalité politique attachée aux valeurs de démocratie et de bonne gouvernance. On peut lui reprocher son manque de discipline et de conformisme, dans le cadre d’un parti politique, mais on ne lui reprochera pas son attachement à servir le Burundi. Ce qui est intéressant est de suivre sa nouvelle démarche politique : le MSD, le CNDD FDD/aile Radjabu ou va-t-elle créer son propre parti politique. A suivre.

 

2.      L’exclusion de Denise SINANKWA : Pour nous, cette exclusion de la seule et unique cadre du CNDD FDD accusée de malversations est symbolique d’une chose : les actions pour lesquelles on l’accuse ont été des actes individuels et non commandités par NKURUNZIZA, d’où les mécontentements de ceux qui croient qu’elle a mangé seul ; d’où aussi des doutes sérieux sur sa culpabilité. Les autres hauts cadres du CNDD FDD que sont Martin MBAZUMUTIMA, Dieudonné NGOWEMBONA, impliqués dans la transaction de vente du FALCON 50 présidentiel, en cours d’investigation par une Commission Parlementaire, semblent avoir été épargnés pour la simple raison que leurs actes étaient COMMANDITES par l’Exécutif. Cela renforce un peu le sentiment répandu comme quoi ces deux hommes ne sont que des boucs émissaires pour ce que beaucoup croient être une MALVERSATION AU PLUS SOMMET DE L’ETAT.  Mais le plus aberrant et incohérent reste le cas de l’ancien gouverneur de la BRB, co-accusé de Denise SINANKWA. Ses origines régionales, il vient de la même province que NKURUNZIZA, lui valent certaines sympathies de ce dernier qui pourrait le réhabiliter comme il vient de le faire avec l’ancien Ministres des Travaux Publics lui aussi accusé de malversations sur la vente de parcelles à Bujumbura. NKURUNZIZA a besoin de toutes les bonnes volontés dans sa province natale dans le cadre de la quête d’un deuxième mandat en 2010.

 

3.      Le remplacement de l’Honorable Hussein RADJABU au Conseil des Sages : C’est extraordinaire que celui que le pouvoir accuse d’atteinte à la sécurité de l’Etat et d’outrage au Chef de l’Etat soit simplement démis de sa qualité  de « Membre » d’un organe du Parti dont il conteste même la légalité. On s’attendait à une exclusion pure et simple du Parti CNDD FDD ou tout au moins on comprend mal comment il a été maintenu au Conseil des Sages alors qu’il a intenté un procès en annulation du Congrès de NGOZI. La lecture à en faire est simple : l’Honorable Hussein RADJABU, contre vents et marées, continue d’être un adversaire de taille des dirigeants actuels de ce Parti, par sa popularité et le rôle historique qu’il a joué pour ce Parti. Ils auraient du mal à expliquer à certains de leurs militants une exclusion comme ils ont du mal à expliquer aujourd’hui son emprisonnement à beaucoup de leurs militants. Même en prison, l’Honorable Hussein RADJABU continue de les inquiéter, ce qui peut accréditer la thèse de la planification de son assassinat. Nous croyons que la probabilité est grande qu’il sorte de prison tant il est devenu clair que son emprisonnement est un montage politique pour l’éliminer politiquement, mais qui s’est retourné contre le pouvoir car son emprisonnement a renforcé sa popularité et suscité des élans de sympathie de la part de ceux-là même qui le combattaient hier.

 

Ce qui signifie que les dirigeants actuels du CNDD FDD préféreraient le voir partir de lui-même de ce Parti plutôt que de le chasser. Hussein RADJABU reste un adversaire avec lequel la classe politique burundaise devra compter et la tendance à l’ethnisation du pouvoir de Bujumbura ne peut que renforcer ceux qui voient en l’artisan d’une idéologie nationaliste qui avait rassuré toutes les couches de la population burundaise en 2005.

 

4.      La suspension du Sénateur RUGIRA Jean Marie : Un autre tutsi qui avait été très actif dans la destitution de Hussein RADJABU mais que le pouvoir vient de remercier de manière indigne. La retenue ne semble pas être une vertu pour les dirigeants du CNDD FDD. Sa suspension  ne peut que renforcer son désenchantement déjà grandissant devant la manière dont le Parti et NKURUNZIZA gèrent le pays.

 

5.     Comme le dit si bien RUKINDIKIZA, ce Congrès s’inscrit dans la lignée des autres congrès du CNDD FDD où le Parti règle ses comptes :  à quand un congrès extraordinaire dans la commune natale de NKURUNZIZA pour l’EXCLURE du CNDD FDD pour donner une chance à ce Parti de servir le peuple burundais et d’honorer le sang des burundais morts pour la démocratrie ?