Burundi news, le 21/04/2008

RICHESSE OU PAUVRETE ?

Salvator NAHIMANA  - PARIS –

 

 

Les richesses des pays se sont multipliées au fil des années, voire des siècles. Ces richesses sont de différents ordres : richesses agricoles, richesses industrielles,…

Mais, force est de constater que toutes ces richesses ne font pas le bonheur des peuples tant que les richesses humaines s’avèrent insuffisantes. Ces dernières ont permis à certains pays de se hisser parmi les plus développés de ce monde. Ces pays ont mis en place des activités lucratives tels  que les services et les industries pour le bien-être de leurs citoyens. Par exemple, le service bancaire fait la renommée de la Suisse. Pourtant, ce pays possède certains handicaps des pays sous équipés : enclavement, manque de matières premières.

 

         Le succès des activités de développement passe nécessairement par l’élévation du niveau général des connaissances des populations, par leur aptitude à comprendre certains phénomènes et à adapter certaines règles et pratiques qui améliorent les conditions d’existence, d’où la grande importance de l’éducation. La richesse humaine occupe alors une place de choix dans le développement d’un pays. Cette richesse émerge des leaderships politiques qui orientent les citoyens vers le chemin du développement.

 

Qu’en est-il du Burundi ? Certains écrits nomment le Burundi «  la Suisse de l’Afrique ». Peut-être que la comparaison se limite aux paysages, à la taille du pays, à l’enclavement,… Justement, le Burundi a d’autres atouts qui lui permettraient de s’en sortir comme la Suisse.

Les Barundi commencent à reconnaître que leur pays a connu un démarrage visible du développement économique au milieu des années 70 et 80. Cependant, les handicaps existaient. Malheureusement, ce démarrage n’a pas continué sur un bon rythme. Pourtant, les ressources humaines se sont améliorées. En effet, le pays regorge d’universitaires. D’autres Barundi ont même eu la possibilité de se familiariser avec les techniques du monde développé. Ils ont analysé et compris les raisons sociales et économiques du développement.

Ce capital humain a franchi les frontières burundaises. Ne parle-t-on pas aujourd’hui de la diaspora burundaise ! Aujourd’hui, certains membres de cette diaspora, occupent des postes de décisions dans la gestion du Burundi et d’autres depuis l’étranger peuvent influencer le mode de fonctionnement des institutions du Burundi. Ils peuvent tirer vers le haut leurs compatriotes en leur faisant profiter de leur expérience acquise en Europe ou en Amérique ! Dans le cas contraire, l’opinion les accusera d’être revenus pour piller le pays.  On pourra donc se demander ce que ces derniers ont tiré de leur expérience à l’étranger.

Ces Barundi qui retournent au pays peuvent éviter par exemple aux citoyens les injustices qu’ils ont eux-mêmes subies ou combattues. Ils peuvent aussi jouer un rôle pour l’intégration du FNL dans les institutions afin que les élections de 2010 se déroulent dans un climat politique apaisé. Ainsi, l’après 2010 pourra être la période de consolidation de la démocratisation et de la mise en place des politiques de  développement véritable du pays. Travailler sur le long terme aura son sens. Sans ce travail préalable la richesse humaine véritable source de biens dans d’autres pays risque d’être source de pauvreté au Burundi. Aurions-nous oublié le proverbe  de nos ancêtres « Igiti ntikigukora mujisho kabiri » ?