LE COMMANDANT RUDADI , AUTO-ACCUSE PUTSCHISTE, EMBARRASSE LE POUVOIR
Burundi news, le 09 septembre 2006
Par Gratien Rukindikiza
Le feuilleton du putsch continue et ne fait que ridiculiser le pouvoir en place. Les coupables sont en liberté et les innocents croupissent en prison. Le commandant Rudadi a tenu une conférence de presse et nous en avons déjà parlé. Il a affirmé qu’il a préparé le putsch avec Mugabarabona et a créé la surprise en innocentant Kadege et les autres alors que le pouvoir voulait qu’il les charge.
Aujourd’hui, le commandant Rudadi qui était en mission commandée pour simuler un putsch est libre. Il s’était rendu à la justice pour échapper à la justice militaire. Adolphe, le patron de la documentation ne pouvait le laisser en prison alors qu’il lui a rendu service. C’est ainsi qu’il y a eu cette invention de libération d’un coupable du fait de ses aveux.
Le commandant Rudadi a du mal à réintégrer son corps. L’armée est régie par des règles que, souvent, les civils ne comprennent pas. Sa réintégration paraît plus difficile pour lui que pour l’armée en soi. L’armée sait bien que c’est un fautif et les officiers n’ont pas oublié qu’il a vendu leurs munitions à l’ennemi au Congo au moment où ils en avaient besoin. Comploter avec les services de la documentation n’inspire pas confiance à ses collègues de l’armée.
Depuis sa libération de prison, le commandant Rudadi ne s’est pas présenté à l’Iscam. Ce sont les arrêts maladie successifs de complaisance qui justifient ses absences. Certains officiers se posent la question de son retour à l’armée. La seule porte de sortie qui lui reste est d’obtenir une bourse d’étude à l’étranger ou un poste dans une ambassade. Or, ce n’est pas le ministre de la défense qui lui donnera des faveurs. Comme d’habitude, le pouvoir pourra le contourner en lui attribuant une bourse ou l’aider à quitter l’armée pour un autre poste. Le pouvoir aurait donné une bonne leçon à ceux qui croient encore qu’il y a eu tentative de putsch.
Le vrai putsch a déjà commencé. Le grand putschiste a déjà le pouvoir officieusement en attendant que le Président de la République démissionne ou quitte le pouvoir d’une façon ou d’une autre. Après Alice Nzomukunda, à qui le tour ?