Burundi news, le 04 mars 2008

Pour qui roule Jean Marie RURIMIRIJE?

 

Par The Leadership Institute 

L’homme d’affaires Jean Marie RURIMIRIJE n’en finit pas de défrayer la chronique dans les médias burundais. Ses derniers propos sur la radio Isanganiro ont choqué plus d’un dans les milieux intellectuels burundais. Tantôt homme d’affaires, tantôt bienfaiteur, tantôt médiateur de dernière heure avec le FNL, il se veut aujourd’hui « analyste politique », ce qui est son droit absolu en tant que burundais commentant sur la vie politique de son pays.

 

Cependant, là où le mat blesse, c’est quand ses analyses politiques sont dépourvues d’aucune approche purement politique et prennent un caractère carrément superficiel, diffamatoire et presque injurieux à l’intention de nos élus du peuple.

 

En effet, tout analyste politique devrait prendre en considération les données suivantes en rapport avec la lettre des parlementaires burundais au Secrétaire Général des Nations Unies :

 

-         Les signataires de la lettre représentent près de 39% du Parlement burundais et leurs positions ne sont pas à prendre à la légère,

 

-         La lettre est venue suite à plusieurs informations et mises en garde des différents médias, organisations de la société civile et partis politiques sur des «menaces » quant à leur sécurité,

 

-         Certains parlementaires burundais ont déjà fait l’objet d’attaques armées l’année dernière,

 

-         Ni le pouvoir ni le Président du Parlement n’ont rien fait pour rassurer les parlementaires burundais depuis des semaines,

 

-         Les accusations avancées par les médias sont crédibles, jusqu’à ce jour, pour une simple raison : malgré que ces derniers aient affirmé détenir des preuves, le pouvoir n’a jamais demandé que ces preuves soient rendues publiques,

 

-         Dans une démocratie, les parlementaires ont un mandat populaire, tout comme le Président de la République. Ce sont des représentants du peuple, mandatés pour représenter ceux qui les ont élus. Monsieur RURIMIRIJE est vraiment à côté de la plaque quand il dit qu’ils ne sont que 46 sur 7 millions de burundais. Bientôt il dira aussi que le Président n’est qu’UN sur 7 millions de burundais. Cela prouve que Monsieur RURIMIRIJE n’a rien compris du fonctionnement d’un système démocratique, ce qui est très surprenant pour un homme qui se prend pour un intellectuel et qui vit depuis des années en Europe, dans une société démocratique. Espérons qu’il a dit cela pour plaire à ses « partenaires en affaires » du moment (Adolphe NSHIMIRIMANA), ce qui porte aussi un coup très sérieux à son intégrité intellectuelle et sa moralité pour ne pas dire sa personnalité.

 

-         Il existe bel et bien des problèmes institutionnels graves au Burundi et une crise de confiance entre les institutions qui requièrent toute la bonne volonté des acteurs politiques, des médias, du pouvoir et de la communauté internationale, et c’est cela qu’il faut comprendre dans cette lettre avant d’aller plus loin pour savoir si les peurs des parlementaires sont fondées ou pas. Mais Monsieur RURIMIRIJE n’est pas en mesure de faire cette analyse politique, ce qui n’est pas par ailleurs son terrain d’action.

 

Avec des analyses comme celle de Monsieur RURIMIRIJE sur la radio Isanganiro où il a demandé que « …si les 46 parlementaires ne se sentent pas en sécurité, ils devraient rejoindre leurs familles en Europe car après tout ils ne représenteraient que 46 personnes sur 7 millions de burundais… ». Et avec des propos pareils, il voudrait que les burundais le respectent ou qu’il fasse une entrée fracassante dans l’arène politique ?

 

Monsieur Jean Marie RURIMIRIJE reflète, on le sait les vues de ses amis politiques d’aujourd’hui mais devrait arrêter d’être le « perroquet de la cour », c’est un jeu qui ne l’honore pas et qui finira par le perdre lui et ses affaires. Si au moins, on savait au nom de qui il parle : le gouvernement, le CNDD FDD, le groupe parlementaire CNDD FDD, la MUTEC ou le SNR ?

 

Son séjour en Europe et sa « prétendue réussite en affaires » devraient le positionner comme un  vrai démocrate et un vrai champion de l’Etat de Droit. Malgré cela, on se pose des questions sur cette « petitesse d’esprit » atypique et les vrais mobiles de ses prises de position.  

 

Un conseil Monsieur RURIMIRIJE : un peu de respect pour la démocratie et pour nos élus du peuple. Arrêtez ce langage de quartier qui ne vous honore pas. Le CNDD FDD, dans lequel vous militez, est un navire en perdition pour manquements à la démocratie, et vos coups de gueule médiatiques ne feront rien pour le sauver.