SAFISHA OU L EXTERMINATION DES MILITANTS DU FNL

 

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 06/09/2011

Au Burundi, il se passe des évènements qui seront inscrits dans l'histoire macabre du pays. 1965, 1972, 1988, 1993 sont toujours dans les mémoires des Burundais. Les Burundais se rappellent des tueries organisées par un groupe au pouvoir et utilisant les moyens de l'Etat pour massacrer sa propre population.

Aujourd'hui, les membres du FNL sont massacrés jour et nuit. Les médias en parlent, la société civile en parle. Certains politiciens crient aux massacres avec raison. D'autres ont élaboré un plan visant à conforter ces massacres. Le plan "Safisha", un mot swahili qui veut dire terminer ou exterminer dans notre cas.

La police nationale et les services de renseignements, aidés par la très sinistre jeunesse Imbonerakure ont mis en place ce plan Safisha. Les militants du FNL doivent être éliminés, un à un. Un véritable génocide.

Qui dira qu'il ne savait pas? Pas le 1 er vice-Président Sinunguruza ou même les cadres du CNFF-FDD. Ce qui se fait au Burundi devra en fin de compte se retrouver devant un tribunal international. On ne peut pas tuer un peuple et rester impunis. On comprend ainsi la position du CNDD- FDD sur la commission vérité réconciliation. Le CNDD-FDD refuse un tribunal international pour le Burundi. Entretemps, certains des leurs massacrent en ayant l'assurance d'échapper à toute justice.

Ces tueries actuelles concernent des simples militants. Ce qui est étonnant, ceux qui sont attrapés en flagrant délit d'assassinat sont relâchés par la police avant même d'aller en justice.

Le génocide actuel a des exécutants. Les exécutants ont des commanditaires qui donnent des ordres et aussi des complices. Nous connaissons actuellement les exécutants à savoir la police et la Documentation. Quand il y a une collaboration entre la police, les services de renseignement et une milice d'un parti politique, c'est que, sans aucun doute, le Président de la République a donné des consignes d'extermination des militants de ce parti FNL. Toute personne qui connaît le fonctionnement de tels corps de sécurité sait bel et bien que l'ordre vient toujours de la Présidence.

Le grand complice est le 1 er vice-Président de la République. Sinunguruza est complice de ces massacres. Aujourd'hui, il y a un massacre des hutus du FNL, demain, il y aura un massacre des tutsi. Il y aura aussi un massacre du peuple burundais par le pouvoir. Sinunguruza devra répondre devant les instances de la justice nationale ou internationale. La sécurité est son domaine. Il aura du mal à prouver qu'il n'a pas laissé faire. Il s'agit au moins de non assistance de personne en danger, au pire de complicité.

Au Rwanda, un génocide a été arrêté par la chute du pouvoir. Au Burundi, le génocide actuel doit inciter le peuple burundais  à prendre en main la destinée du pays.