SAFISHA,GATUMBA ET LA CRUAUTE DU POUVOIR NKURUNZIZA

Burundi news, le 26/09/2011

Par Gratien Rukindikiza

Le terme de Safisha a fait couler beaucoup d'encre et le mouvement ne fait que commencer. Burundi News, fidèle à sa tradition, a fait ses enquêtes sur ce mot de code Safisha (extermination) et le carnage de Gatumba.

Safisha, où et qui a conçu ce plan?

Une réunion des généraux ex FDD a eu lieu en présence du Président Nkurunziza à Mwumba le 23 juillet 2011. Seuls les hutus étaient présents. La réunion se voulait secrète mais elle a été publiée sur votre site. Au cours de cette réunion, il a été décidé d'en finir une fois pour toute avec ces opposants et société civile qui "embêtent" le pouvoir. La manière forte devait être utilisée.

C'est à ce moment que cette opération Safisha aurait été planifiée. Eliminer  les militants les plus en vue du FNL, casser la société civile par tous les moyens et mettre en prison certains opposants en commençant par Léonce Ngendakumana, président du Frodebu. La mission était confiée à la police, à la Documentation et aux Imbonerakure. Ainsi, la chasse à l'homme a commencé, des milliers de Burundais meurent parce qu'ils sont militants du FNL en raison de ce plan Safisha.

La police était au courant de l'attaque de Gatumba

Incroyable mais vrai, la police et la Documentation étaient au courant de cette attaque de Gatumba. Seuls les grands décideurs de ces deux corps étaient au courant. Le commandant du camp de police de Gatumba se trouvant à moins de 1000 mètres du bar n'a pas été informé de cette imminence du carnage.

Deux faits pourraient guider les enquêteurs. La directrice du cabinet du Président a fermé son petit hôtel à Gatumba et a retiré les policiers de garde ce jour de l'attaque.

Ce dimanche, le directeur général adjoint de la Police surnommé Ndakugarika et le commandant Uwamahoro, spécialisé dans les cas des tueries étaient présents à Gatumba ce dimanche et savaient qu'une attaque était prévue. Ils sont rentrés sans laisser un dispositif de sécurité et sans avertir le camp de police de Gatumba. Etaient-ils des précurseurs ou ont-ils oublié de prévoir des mesures de sécurité?

Ces éléments poussent à ne pas écarter la piste interne du pouvoir dans ce coup. Le black out imposé aux médias du Burundi renforce cette hypothèse. Que veut cacher le pouvoir? Soyez rassurés, la commission d'enquête ne le dira pas.