L'ARGENT DE LA MINUSCA PRIS EN OTAGE A PARIS

 Burundi news, le 22/05/2016

Gratien Rukindikiza

Les militaires et policiers burundais en République centrafricaine partis en mission de la MINUSCA viennent de passer un an sans être payés. Il y a eu beaucoup de spéculations sur cet argent. Tout a été dit. Malgré cela, l'argent manque à l'appel.

La France complice

Si les militaires burundais et policiers de la MINUSCA ne sont pas payés, le grand coupable est la France. La France s'implique dans ces jours dans un soutien au régime dictatorial et sanguinaire de Nkurunziza. Les signes ne manquent pas. Le Burundi se trouve dans une phase pré-génocidaire. Hier, la France a été accusée d'être impliquée dans le génocide rwandais. Aujourd'hui, cette complicité avec le pouvoir sanguinaire de Bujumbura est décriée par le peuple burundais.

Les salaires des militaires et policiers burundais de la MINUSCA sont bel et bien payés par l'ONU et charge le pouvoir de Bujumbura de mettre sur les comptes des militaires burundais. Cependant, les militaires et policiers burundais ne sont pas payés.

Le gouvernement burundais représenté par le ministre de la défense, le ministre des finances, le chargé de mission à la Présidence, le colonel Twagiramungu, (souvent présents très discrètement à Paris, a signé un accord avec des sociétés de livraison du matériel de sécurité de la Documentation et de la police, sous la bénédiction du gouvernement français. En contrepartie, ces sociétés ont exigé et obtenu que l'argent destiné aux salaires des militaires et policiers burundais de la MINUSCA soit viré sur un compte ouvert pour l'occasion à la banque BNP Paribas à Paris.

Les sociétés françaises présentent à la BNP les bons de livraison de ce matériel et sont payées directement par la banque sans l'intervention du pouvoir de Bujumbura. De ce fait, les salaires ont été largement ponctionnés. Les militaires et policiers ont travaillé bénévolément et ils ont affronté les balles de Seleka et les antibalaka pour les poches des sociétés françaises.

Policiers et militaires burundais de la MINUSCA, arrêtez de vous plaindre. Il n'y a plus d'argent pour vous payer. Nkurunziza attend la manne du ciel pour vous payer.

La France, le grand pays des droits de l'homme, ne mérite pas cette considération. Le pouvoir faible du Président Hollande risque d'être cité de complicité dans un génocide.

 

A la Poli