SEIZE ANS APRES L'ASSASSINAT DU PRESIDENT NDADAYE

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 20/10/2009

 Seize ans  après l'assassinat du Président Ndadaye, les Burundais se souviennent encore et s'interrogent. Le Président Ndadaye est mort assassiné par certains militaires. Si les exécutants ont été emprisonnés et certains sont déjà en liberté, les commanditaires restent libres et ne sont pas inquiétés. La faute incombe à tous les gouvernements, y compris le pouvoir de Nkurunziza.

Le Président Ndadaye est mort et certains politiciens proches de lui au moment où il était Président ont été frappés d'une amnésie. Ils ont oublié Ndadaye, son message, son incarnation de l'espoir. Certains ont souillé son nom dans le but de défendre leurs intérêts matériels et financiers. C'est à peine que certains se souviennent de lui le 21 octobre de chaque année pour des raisons électoralistes. Certains politiciens n'ont pas hésité de présenter le Président Ndadaye sous un masque qu'il n'a jamais porté. Ndadaye est mort incompris comme je l'ai écrit plusieurs fois. Incompris d'abord par son parti, incompris au sein d'une bonne partie des hutu et aussi au sein d'une bonne partie des tutsi. Certains héros meurent incompris. L'histoire est témoin.

Seize ans après, la dictature que le Président Ndadaye a combattue a changé de forme mais le fond s'est empiré. Jamais le Burundi n'avait connu une telle calamité politique, une telle incompétence, une telle corruption, une telle sauvagerie, bref le pays sombre dans le désespoir et vit dans la peur. La peur du lendemain, la peur physique, la peur de survie. Le Burundi est devenu un pays où la police fait plus peur que les bandits.

Seize ans après, le peuple burundais a un rendez-vous avec l'histoire. Le peuple doit changer de dirigeants pour un nouveau Burundi. Le peuple burundais mérite mieux.