Une semaine de contradictions…
Par The Leadership Institute
Au cours de la semaine écoulée, nous avons relevé quelques contradictions que nous voudrions partager avec vous dans les lignes qui suivent:
- Les propos de Human Rights Watch : tout en louant le travail grandiose que fait cette organisation mondiale pour la défense des droits de l’homme, nous voudrions regretter pour le cas du Burundi, le fait que le cas BANGIRINAMA suscite un regain d’intérêt pour les tueries de Muyinga alors que le cas des tueries de KINAMA est passé sous silence. Espérons que les récentes révélations d’un certain Zablon NDUWIMANA permettront aussi d’exiger la lumière sur les tueries de KINAMA, mises sur le compte du Service National de Renseignement et plus précisément sur la tête d’Adolphe NSHIMIRIMANA. La traduction en justice de toutes les personnes accusées de crimes de guerre est la seule solution pour permettre au Burundi de quitter les sentiers de l’impunité pour aborder ceux de l’Etat de Droit.
- L’Etat de la sécurité au Burundi : Les Nations Unies portent le niveau de la sécurité au Burundi en phase III, un communiqué du gouvernement met le tort de l’insécurité sur le compte des seuls FNL, puis une interview du Ministre de la Sécurité qui reconnait l’implication des forces de l’ordre dans l’insécurité actuelle et enfin le Président de la République, dans une interview aux Etats-Unis, qui déclare haut et fort au monde entier que la sécurité est satisfaisante sur tout le territoire national. Tels sont les propos divergents d’un gouvernement dépassé par les événements et qui s’en fout de convaincre et ne fait rien pour remédier à la situation. Pire encore, on compare le niveau de sécurité à celui d’avant les élections de 2005 et le Président NKURUNZIZA cherche des excuses au lieu de chercher des solutions.
- L’émission sur la sécurité sur les radios locales au Burundi : franchement, il faut féliciter la presse et la société civile burundaise qui viennent de démontrer qu’elles sont à la hauteur de leur rôle dans une société démocratique. Sans faux fuyant et en toute objectivité, leurs propos sont vraiment appréciés et engagés pour un meilleur Burundi. Mais disons-le, un peu trop diplomatiques, à notre avis: en effet, personne n’a été pointé du doigt NOMMEMENT pour les actes de violation des droits de l’homme et les cas de torture dénoncés. Tout le monde demande au gouvernement de se ressaisir pour améliorer les conditions de sécurité. C’est une grave contradiction car les personnes responsables au niveau des services de sécurité, les services de renseignement sont CONNUS et peut-être qu’il faudrait passer à la vitesse supérieure et demander le limogeage et la mise en accusation des personnes comme Adolphe NSHIMIRIMANA (que nous avons décidé de ne plus appeler Général), Jean Bosco NGENDANGANYA, Bertin GAHUNGU etc. Voila ce que nous relevons comme contradiction de la part de ces organisations de la société civile, mais en même temps nous comprenons leur réserve dans la mesure où ils œuvrent dans une République devenue bananière et qu’ils ne travaillent pas selon les mêmes principes que les tontons macoutes du pouvoir NKURUNZIZA. Un accident est si vite arrivé.
- Les tribunaux burundais : si on lit les rapports des organisations de défense des droits de l’homme burundais ou internationales, il se dégage un consensus sur le manque d’objectivité des tribunaux burundais par rapport au pouvoir exécutif. Paradoxalement, pour les cas de crimes contre l’humanité, la communauté internationale semble exiger que le Colonel BANGIRINAMA soit extradé au Burundi pour y être jugé. Et qu’attend-on de ce jugement, dans la mesure où les dirigeants du Burundi sont impliqués au plus haut niveau dans ces massacres? Aucune juridiction locale n’est en mesure de trancher en toute objectivité dans cette affaire. Il serait anormal de juger le Colonel BANGIRINAMA dans des juridictions burundaises dans lesquelles même les burundais n’ont même plus confiance. Le cas du procès de l’Honorable Hussein Radjabu vient de prouver aux burundais que la justice burundaise est loin d’être indépendante et est devenue une caisse de résonance des volontés de l’Exécutif. Pour les tueries de Muyinga, c’est vraiment une contradiction notoire que de demander aux juridictions burundaises de trancher : il faut une juridiction internationale qui trancherait sur le cas de MUYINGA et celui de KINAMA. La répression des crimes de guerre est une priorité sans prix pour toute l’humanité.
- La crise au Parlement : vraiment contradictoire l’attitude du CNDD FDD qui a dû négocier avec les partis UPRONA et FRODEBU pour mettre un nouveau bureau de l’Assemblée Nationale en payant le prix fort avec la destitution d’Immaculée NAHAYO, et qui aujourd’hui doit renégocier pour changer le même bureau avec la destitution de l’Honorable Alice NZOMUKUNDA. Payer doublement pour la même chose, voilà la contradiction.
- Le cas Jean Marie RURIMIRIJE : nous nous insurgeons contre les manipulations en tous genres émanant de la scène politique et nous interprétons comme une contradiction notoire l’intervention de l’homme d’affaires Jean Marie RURIMIRIJE dans la libération des otages pris par le FNL. Tout d’abord, nous trouvons contradictoire le fait que tout le monde semble accorder au PALIPEHUTU FNL a « licence to kill » ou « droit de tuer et on se réjouit que des innocents sont libérés sains et saufs en félicitant celui qui a négocié leur libération, sans condamner celui qui les avait enlevés. Le lendemain, le FNL peut recommencer à en tuer d’autres, on s’en fout. Quelle contradiction! Le PALIPEHUTU FNL n’a aucun droit de tuer des civils innocents, encore moins d’enlever des personnes innocentes: est-ce cela une guerre de libération? Aujourd’hui toute personne armée et prise en flagrant délit de tuer ou de rançonner trouve une excuse en disant : je suis un combattant du FNL. Nous nous posons des questions sur l’initiative de Monsieur Jean Marie RURIMIRIJE et certains n’hésitent pas à la qualifier de coup de bluff ou de publicité. La couverture médiatique qu’on observe sur la personne de RURIMIRIJE si ce n’est pas de la pub programmée….On vous laisse juger vous-même.
- Le procès de la haine: Le représentant de l’APRODH (organisation de défense des droits de l’homme) qualifie le procès de l’Honorable Hussein Radjabu de ‘procès de la haine’ alors que le Congrès du CNDD FDD préfère retourner la haine contre Alice NZOMUKUNDA en l’expulsant du Parti et en gardant RADJABU dans le parti ‘contre son gré’. Amour ou haine ? Voila la contradiction!
- La visite de NKURUNZIZA aux Etats-Unis : Pendant que comme Jean Charles NKANGANYI, que nous félicitons pour sa nomination à la vice-présidence du Conseil National de la Communication (récompense pour ses articles sur www.abarundi.org, en espérant que sa diatribe pour NKURUNZIZA ne se fera pas au détriment des médias locaux), crie haut et fort que les relations entre les Etats-Unis et le Burundi sont au plus fort, le Président NKURUNZIZA ne sera pas reçu à la Maison Blanche mais sera reçu dans les séances de prière. Et s’il n’était pas ‘born again’, le Burundi ne serait pas un partenaire stratégique pour les Etats-Unis malgré les troupes burundaises en Somalie? Pire encore, le Président Bush sera en Tanzanie et à coté au Rwanda la semaine prochaine et notre cher Président sera chez Bush! Quelle contradiction par rapport à ce que veut nous faire croire Jean Charles NKANGANYI. Si les lobbies américains du Président NKURUNZIZA ne peuvent même pas lui assurer un entretien avec le Président de la première puissance mondiale, qui reçoit systématiquement les autres présidents africains de la sous-région, alors ce ne sont pas de bons lobbies ou le Président NKURUNZIZA n’est pas fréquentable !
- Le soutien du groupe de parlementaires pro-Radjabu à Alice NZOMUKUNDA : L’accession d’Alice NZOMUKUNDA à la première vice-présidence de l’Assemblée avait été présentée comme une revanche contre l’Honorable Hussein Radjabu, devenu à l’époque pour Alice NZOMUKUNDA en exil, l’homme de tous les maux du Burundi. Quel retour de situation ? Si au moins toutes les questions de « légalité » pouvaient réunir à chaque fois nos politiciens, le Burundi serait sauvé.
- Les nominations des diplomates burundais à l’étranger : pendant que le parti au pouvoir et l’opposition sont à couteaux tirés dans l’hémicycle et au gouvernement, le Président NKURUNZIZA a plutôt confiance en l’opposition pour le représenter à Paris, Washington et Genève et d’autres capitales stratégiques. Méfiance à Bujumbura mais confiance dans les capitales occidentales. Conclusion : manque de politique étrangère cohérente pour le Burundi. Pour l’ambassade au Nigeria, des diplomates ont été nommés jusqu'à être révoqués sans avoir jamais regagné leur lieu d’affectation : Eddy Mbona et Dieudonné KWIZERA, viennent d’être remplacés dans leurs postes de diplomates au Nigeria. Madame BATUMUBWIRA devrait se ressaisir : elle ne devrait pas continuer à cautionner éternellement les aberrations diplomatiques du régime NKURUNZIZA. L’Afrique du Sud est aussi interpellée pour refuser la nomination de Jean Bosco NGENDANGANYA que le système NKURUNZIZA veut faire échapper à la justice pour actes de torture en le nommant à l’ambassade du Burundi en Afrique du Sud. L’Afrique du Sud devrait lui refuser l’ENTREE SUR SON TERRITOIRE. Telle doit être l’attitude de l’un des pays pouvant se targuer d’être un ETAT DE DROIT en Afrique.