SEQUESTRATION DE DEUX JOURNALISTES Serge NIBIZI ET Sonia ROLLEY :
La milice Imbonerakure dévoile son commandant suprême!
Burundi news, le
13/05/2014
Par Pancrace Cimpaye En date du
19 avril , le Président Nkurunziza a réuni le commandement de la milice
Imbonerakure ,au niveau national ,dans sa province natale de Ngozi. Ceux qui
doutaient de l’objet de cette rencontre viennent d’être éclairés par cette
séquestration de deux journalistes à Marangara. En effet dans la soirée de ce
vendredi 9 Mai 2014, la journaliste de RFI, Sonia Rolley et Serge Nibizi de la
Radio Publique Africaine ont été arrêtés, séquestrés pendant plus de trois
heures par une cohorte de miliciens Imbonerakura. Les faits et
gestes posés ce soir là par les différents intervenants sont plus éloquents et
confirment malheureusement que la menace d’une catastrophe devient de plus en
plus évidente. A ce titre les tenants et les aboutissants de cette
séquestration vient de prouver que la note du Bureau des Nations Unies à
Bujumbura adressée à New York est à prendre très au sérieux. De la même manière
la lettre de l’honorable Léonce Ngendakumana au Secrétaire Générale des Nations
Unies n’était pas une fausse alerte ! De ce fait les révélations des
agissements de ce détachement des Imbonerakure sont les suivantes :
Ø
Les Imbonerakure font la loi en lieu et place
de l’autorité compétente. A ce niveau ils ont démontré qu’ils ont le droit
d’arrêter qui ils veulent et quand ils veulent. Ils ont bloqué la route,
paralysant du coup la circulation routière. Un rôle dévolu à la police !
Ø
Les imbonerakure sont plus forts que la police,
plus forts que l’administration. A cet effet ils ont refusé d’obtempérer aux
ordres des deux gouverneurs de provinces , celui de Kirundo et de Ngozi. En
outre ils ont refusé l’ordre du commissaire régional de la police qui commande
pourtant les provinces de Kayanza, Kirundo, Ngozi et Muyinga. Malgré
l’insistance de ces autorités, ces déchainés ont refusé de libérer les
journalistes qui avaient pourtant décliné leurs identités.
Ø
Seul l’ordre du cabinet du Président de la
République Nkurunziza a été entendu et exécuté. Ainsi le Conseiller Principal
Chargé de la Presse et Communication du Président, Monsieur Willy Nyamitwe, qui
agissait au nom du Président, a pu convaincre la milice et obtenir la libération
des victimes.
Ø
Au demeurant il y a des consignes claires ou un
contrat qui lient le Président Nkurunziza et cette milice Imbonerakure. C’est
dire qu’ au cours de cette rencontre de Ngozi du 19 avril un modus operandi a
été convenu entre les deux parties. Et ce jour là ni les gouverneurs de
provinces ni les commissaires régionaux de police n’étaient présents. En
conséquence ils n’ont pas d’ordre à donner dans une matière qui leur échappe
complètement.
Ø
Doit-on comprendre que ce conclave de Ngozi a
mis en place une administration parallèle et une police parallèle spéciales
dévolues à la milice Imbonerakure qui ne répondent qu’aux seuls ordres du
Président Nkurunziza ?
De toute évidence si parmi les victimes il n’y avait pas eu
cette journaliste de RFI, Sonia Rolley, les journalistes seraient dans l’au-délà.
Ni les gouverneurs de province ni le commissaire de police, encore moins le
cabinet du Président Nkurunziza personne n’aurait bougé son petit doigt pour
sauver les victimes des griffes de cette barbarie meurtrière. Et si les victimes
étaient des militants de l’opposition, la sentence aurait été la même : la
décapitation. C’est ce qui est arrivé le surlendemain à Datus Nshimirimana un
homme fort, proche du leader du FNL,Agathon Rwasa. Cet homme de l’ombre était un
courroie de transmission entre Rwasa et les différentes factions du FNL . Un
homme d’ouverture, un homme acquis à la cause d’un vaste rassemblement pour une
alternance démocratique en 2015. Il a été assassiné d’une balle dans la tête.
En tout état de cause la communauté internationale, au lieu
de faire les cartons devrait plutôt se déployer au Burundi pour prévenir
l’irréparable. Cette force dangereusement excessive qui est accordé à la milice
Imbonerakure mènera indubitablement à une explosion. Cette déflagration fera mal
au peuple burundais et coûtera cher à la communauté internationale.
(Sé)
Pancrace CIMPAYE.