SERAPION BAMBONANIRE RATTRAPE PAR SON PASSE EN SPOLIATION DE TERRE

Burundi news, le 01/07/2013

Par Gratien Rukindikiza

Monseigneur Sérapion Bambonanire, président de la CNTB fait couler beaucoup d'encre. Ce religieux est très contesté au Burundi. Il affirme être au service du peuple pour le réconcilier. C'est sa façon de voir et aussi celle du pouvoir. Sérapion a une autre mission, celle de préparer la  réélection du Président Nkurunziza. Pour le peuple, jamais un homme n'avait autant divisé, incarné une haine envers les autres.

Sérapion spolie une orpheline de 1972

Un homme de Dieu propage la parole de Dieu, l'amitié, l'entraide, le respect des veuves, des orphelins. Sérapion, un homme de Dieu, ou un ancien homme de Dieu, a exproprié une veuve dont son mari a été tué en avril 1972.

Madeleine Kubwimana était mariée avec Potien Ndaburiye, comptable en 1972. Il a travaillé successivement à Mabayi, Rugombo et à  Musigati où il a été tué en avril 1972. Tous les cadres hutus et les hutus fonctionnaires ont été tués en avril 1972 par un pouvoir criminel. Seuls les hutus intellectuels qui ont fui le pays ont pu survivre. C'est dans ce cadre que le Président Ndadaye, élève à l'école normale de Gitega a fui vers le Rwanda.

A la mort de son mari, Madeleine Kubwimana,  qui n'avait eu que des filles, a été chassée de sa propriété par les beaux- frères. Elle est repartie avec ses enfants chez son père. Peu de temps après, la propriété qui avait été achetée par son mari, appartenait à un certain Sérapion Bambonanire. Elle avait toujours compris que Sérapion était un homme important et qu'il ne fallait pas se confronter à lui. En réalité, Sérapion se comportait comme certains tutsi qui ont profité de leurs positions en 1972 pour spolier les femmes  hutus veuves. C'est ce même Sérapion à qui on demande de régler les problèmes de terre et autres biens. C'est comme si on confiait à un voleur de faire les procès des voleurs.

Sérapion refuse de rendre la propriété spoliée

Il y a trois ans, les enfants de feu Potien Ndaburiye ont demandé à leur mère de récupérer leur propriété détenue par Sérapion. Elles ont contacté Sérapion qui a demandé de ne pas en parler autour d'elles. Dernièrement, Sérapion a demandé aux personnes spoliées de ne plus l'appeler, lui écrire ou lui envoyer un émissaire. La veuve a fini par  parler sur les radios du Burundi. Sérapion a envoyé son neveu parler sur une radio de Bujumbura. Son neveu Zépherin Barutwanayo, ancien gouverneur de Cibitoke a affirmé que la propriété a été achetée 1 000 $ en 1981. Cependant, il ne savait pas si Sérapion avait les papiers ou pas de la propriété. Drôle d'achat sans papier justifiant la détention de la propriété.

Aujourd'hui, même les frères de Sérapion affirment que la propriété appartient à la veuve et que Sérapion a spolié la famille de la veuve.

Sérapion devait démissionner de la CNTB et aussi remettre la propriété à la veuve. Il est honteux de la part de ce religieux de continuer à clamer haut et fort qu'il veut rétablir les veuves, les rapatriés dans leurs biens alors que lui même garde une propriété spoliée à une veuve.