Burundi news, le 17/04/2008

Les services rwandais seraient-ils complices des plans d’Adolphe NSHIMIRIMANA ?

Par The Leadership Institute

Décidément, alors que des sujets plus importants interpellent le gouvernement et nos services de renseignements, comme la question du PALIPEHUTU FNL, voilà que les services de NKURUNZIZA viennent de montrer que ce n’est pas la recherche de la paix qui est leur priorité, mais plutôt la déstabilisation de la sous-région.

Mais pour ceux qui ne sont pas au courant de ce nouveau montage de notre cher « BOUCHER » (Adolphe NSHIMIRIMANA), voici les faits :

Dans une réunion avec d’anciens combattants FDD et démobilisés, le patron des services de renseignements burundais a déclaré avoir reçu des informations de la part du Général James KABAREBE, chef d’état major de l’armée rwandaise, comme quoi des tutsis burundais seraient en train de rallier les troupes de Laurent NKUNDA afin d’attaquer le Burundi et qu’ils seraient envoyés par certains politiciens burundais comme BUYOYA et d’autres,  enfin que le Rwanda en aurait interpellé une partie. Il leur a ensuite demandé de se tenir prêts à s’engager dès que le pouvoir décidera de frapper avant pour éliminer la menace et devancer les tutsis.      

Suite à ces déclarations, relayées par les médias burundais et démenties par l’Etat-major rwandais, par la voix de son porte-parole, voici notre analyse des faits :

1.     Nous connaissons les montages et fuites calculées de nos services de renseignements mais, cette fois-ci, le morceau est trop gros à avaler et laisse entrevoir clairement une tentative d’intoxication de la part des services de renseignements burundais. Nous vous l’avions dit, la stratégie du pouvoir NKURUNZIZA pour s’assurer de passer en 2010 est de créer des tensions ethniques dans ce pays. Avec le chaos ainsi créé, le CNDD FDD pense gagner les élections de 2010 et continuer à diriger le pays. Le cas échéant, le chaos lui permettra d’éviter les élections et de continuer à diriger le pays dans une sorte de gouvernement de transition ou de gouvernement d’exception. Dans l’entre-temps, il aura éliminé toute opposition dans ce pays. L’idée est de radicaliser les hutus sur base de l’ethnisme. Cela se voit déjà avec la détermination à destituer les administrateurs tutsis du CNDD FDD et de placer leurs hommes pour le contrôle des milices dans les communes. Ainsi, disons le tout de go : les efforts des burundais, de toute la région et de la communauté internationale pour ramener l’ordre et la stabilité au Burundi risquent de tomber à l’eau pour assouvir les ambitions du Président NKURUNZIZA.

 

2.     Nous ne pouvons pas affirmer si oui ou non il y a des burundais en train d’être recrutés par Laurent NKUNDA mais nous réfutons toute allégation comme quoi ce serait pour attaquer le Burundi ou qu’ils seraient envoyés par des politiciens burundais tutsis. Encore moins, si Laurent NKUNDA était en train de recruter des burundais, c’est ridicule de croire qu’il le ferait à l’insu des services rwandais, connus pour leur efficacité et tout aussi ridicule de prétendre que ce seraient les rwandais qui informeraient les services burundais. Cette histoire est une pure invention d’Adolphe NSHIMIRIMANA pour des raisons et des calculs bien précis.

 

3.     Les raisons cachées d’Adolphe NSHIMIRIMANA sont les suivantes :

 

a.     Le pouvoir NKURUNZIZA a mis en place un Etat-major parallèle composé de militaires démobilisés et de militaires ex-FDD en fonction et dirigé par Adolphe NSHIMIRIMANA. Pour asseoir son équipe, il a opté pour le mensonge et la radicalisation à caractère ethnique. Pour répondre aux questions des démobilisés sur la réaction des rwandais dans l’optique de troubles ethniques au Burundi, il n’a eu rien d’autre à leur raconter que de leur dire que c’est James KABAREBE qui l’a informé sur les recrues de NKUNDA, donc que les rwandais marchent avec le CNDD FDD dans ce projet, dans le but de mieux les manipuler. Un pur mensonge qu’il a aussi laissé filtrer exprès pour susciter une tension régionale vis-à-vis de la RDC et du Rwanda.

 

b.    Les mensonges de manipulation d’Adolphe NSHIMIRIMANA rappellent ceux lancés à l’intention de NKURUNZIZA lui disant que l’Honorable Hussein RADJABU veut le destituer et qui ont abouti à casser le Parti CNDD FDD. Ils rappellent aussi les montages sur le Club de Kampala et autres où il prétend chaque fois détenir des informations de la part de services de renseignement étrangers pour se donner une certaine crédibilité.

 

c.    En effet, il voudrait créer une psychose dans toute la région et confirme que la stratégie de NKURUNZIZA est d’embraser toute la région. Pour l’encadrement des milices burundaises et  pour accentuer les tensions au Burundi, des contacts seraient déjà établis avec certains Interahamwe pour les associer au plan de déstabilisation du Burundi. L’allusion à NKUNDA a pour but de se rallier les sympathies du président KABILA en montrant que les tutsis burundais sont de connivence avec NKUNDA et donc l’amener à se solidariser avec NKURUNZIZA avec qui les relations ne sont pas au beau fixe, d’après nos informations. C’est aussi une façon de provoquer le Rwanda pour l’amener à prendre des positions radicales contre NKURUNZIZA et justifier ainsi les plans burundais de ralliement des Interahamwe pour en venir à bout de l’armée burundaise, plus précisément des éléments tutsis dans l’armée.

 

d.    Ce plan a pour but, après les tentatives de régionalisation de l’armée, d’élimination physique des politiciens gênants, de radicalisation sur la question ethnique, de nettoyage ethnique dans les structures du parti, de déstabilisation au sein de l’armée et de la Police, de préparer les esprits au sein de la population hutue pour une soi-disant « menace tutsi » à laquelle il faut réagir. Ils escomptent créer ainsi un ralliement de tous les hutus derrière cette cause commune. Malheureusement ils se heurtent, à ce jour, à une population burundaise politiquement mûre qui n’adhère pas à ce projet aveuglement grâce aux mobilisations politiques d’autres forces en présence sur terrain et fidèles à l’ancien patron du CNDD FDD, l’Honorable Hussein RADJABU, qui gagne du terrain par le fait que toute personne adoptant un langage différent que celui du CNDD FDD est qualifiée de pro-RADJABU et persécutée. A titre d’exemple, lors d’une visite du Ministre KAMANA et du Ministre BUNYONI ce lundi 14 avril dans le but de pacifier cette commune suite à l’assassinat du chef du secteur RUHEHE, feu NARINKABANDI Sylvestre, la population de la Commune BUGABIRA a demandé que les éléments de la Police reflètent toutes les ethnies, pour avoir un nombre égal de hutus et de tutsis. Quelle preuve de maturité ! Nous félicitons le Ministre BUNYONI d’avoir immédiatement donné les ordres pour satisfaire cette population.

 

e.     De ce plan, il ressort que le CNDD FDD a déjà compris qu’il allait perdre dans des élections libres et transparentes. Il lui faut donc créer le chaos. Ceci se justifie aussi par le silence complet des responsables burundais sur le blocage au gouvernement, le blocage au Parlement et la question du PALIPEHUTU FNL.  Leur intention n’est pas de diriger le pays mais de le saborder pour instaurer une véritable dictature ethnique au Burundi. 

 

f.      Cette analyse ne vise en rien de créer une psychose mais d’informer pour amener les différents acteurs à réagir et à prendre leurs responsabilités : la société civile, les parlementaires et sénateurs burundais, la communauté internationale et les responsables de l’armée. En effet, nous restons convaincus que le CNDD FDD a besoin d’un message fort de la communauté internationale pour comprendre que ce plan est MACABRE car il risque de remettre non seulement le Burundi à feu et à sang mais aussi toute la région.

 

 

 

4.     C’est vraiment décevant de voir comment, à ce jour, les associations de la société civile burundaise, la communauté internationale à travers les Nations Unies, gèrent les problèmes burundais en toute timidité alors que tous les indicateurs sont au rouge. Faut-il attendre que le sang d’innocents soit versé ?

 

5.     Nous comprenons aujourd’hui les réticences du PALIPEHUTU FNL qui est au courant de la situation sur terrain et des plans du pouvoir, car il a  des informateurs sur terrain. A voir les sorts réservés à GATAYERI (utilisé par le pouvoir), à l’Hon. Hussein RADJABU (ancien compagnon de lutte de NKURUNZIZA et son véritable mentor politique), on comprend que les dirigeants de ce mouvement aient très peu de confiance en NKURUNZIZA et ses hommes. Pour rappel, signalons le cas des 31 personnes tuées à Muyinga et l’évasion organisée par le pouvoir du Colonel BANGIRIMANA. Par ailleurs, RWASA Agathon ne viendrait que compliquer les choses dans les plans macabres du système NKURUNZIZA, c’est un autre adversaire politique de poids. Des informations de source sûre font état des intentions des Services de Renseignements de transférer les personnes déjà emprisonnées dans l’affaire MUYINGA, et nous craignons que ce ne soient pour les tuer ou les faire évader, pour couvrir Adolphe NSHIMIRIMANA, le chef d’orchestre de ces tueries.

 

Une analyse géopolitique et géostratégique poussée serait en mesure d’arriver aux conclusions suivantes :

 

-         L’Etat burundais est fortement corrompu jusqu’au sommet de l’Etat

-         L’Etat burundais n’a aucune alliance solide dans la sous-région

-         Il y a un risque sérieux de conflit ethnique au Burundi

-         Le Président NKURUNZIZA et ses hommes sont impliqués dans des cas sérieux de malversations économiques, de violations des droits de l’homme et feront tout, y compris créer le chaos, pour se maintenir au pouvoir

-         La dictature s’installe au Burundi où aucun parti politique n’a plus le droit de faire des réunions sur toute l’étendue du territoire ou d’organiser une conférence de presse

-         Les opposants sont pourchassés, emprisonnés, attaqués à la grenade dans  des montages ignobles des services de renseignement

-         La Justice ne constitue plus un recours pour réclamer les droits des citoyens : elle a perdu toute son indépendance et est instrumentalisée par le pouvoir Exécutif

-         Le Président NKURUNZIZA semble se désintéresser du fonctionnement des institutions : gouvernement, parlement, conseils communaux etc…, ce qui est inquiétant de la part d’un chef d’Etat et laisse entrevoir qu’il aurait un autre agenda caché de déstabilisation de la Nation et de la Démocratie

-         L’armée burundaise et la police nationale sont proches de l’implosion, avec tout le risque que cela comporte sur le processus de paix et tout cela à cause du pouvoir NKURUNZIZA qui nourrit les clivages ethniques dans ces corps

 

Signalons que le nommé Adolphe NSHIMIRIMANA a le feu vert du Chef de l’Etat pour mener à bien ce plan quels que soient les moyens nécessaires, en utilisant les fonds énormes des Services de Renseignement et le Fonds d’Appui aux Bonnes Initiatives (fonds occulte géré par la Présidence).

 

Nous voudrions terminer ce papier en demandant encore une fois aux différents acteurs de la vie sociopolitique du Burundi de se mobiliser pour éviter que le Burundi ne sombre dans le chaos. Nous avons assisté à beaucoup d’abus et d’actes de violations des droits humains et de menaces à la Démocratie, nous y assistons toujours aujourd’hui et nous devons cesser d’ASSISTER et DE NE RIEN DIRE OU FAIRE.