ALEXIS SINDUHIJE BLOQUE A RUYIGI PAR LA POLICE

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 03/08/2009

Je n'ose pas croire qu'un pouvoir peut commettre tant de bêtises. Il y a des fois, on se demande s'il y a dans le système des saboteurs du pouvoir au profit de l'opposition. Le CNDD-FDD est le seul parti au Burundi qui peut jouer au grand jour contre lui-même. Ce pouvoir a donné un coup de main inimaginable au nouveau parti MSD dont on parle de lui tous les jours. L'acharnement du pouvoir contre ce nouveau parti et surtout contre son leader Alexis Sinduhije a donné des fruits au MSD. Aujourd'hui, ce parti doit gérer ses nouveaux et nombreux entrants grâce à cette publicité gratuite du pouvoir. Le peuple en a marre de ce pouvoir et se trouve sous le harcèlement de cette police. Le MSD et Sinduhije se trouvent sous le harcèlement de cette police. Ainsi, ce peuple se retrouve dans la résistance  et se rapproche de plus en plus du MSD. Les deux ont un dénominateur commun, le harcèlement de la police et du pouvoir. La machine qui opprime le peuple est celle qui harcèle le MSD et son président.  

Au début, c'était une violation de domicile par la police en civil

Ce dimanche 02 août 2009, Alexis Sinduhije, président du MSD est allé à Ruyigi, en visite privée pour rencontrer un militant qui avait perdu un membre de sa famille. Au retour de cette visite, il est allé passer la nuit chez un membre de sa famille. Alors qu'il discutait tranquillement avec des gens à l'intérieur de la maison, ils ont vu des gens sauter la clôture. Les querelles ont commencé car ceux qui venaient de sauter par la clôture étaient en réalité des policiers en civil. Du jamais vu, des policiers en civil, sans mandat d'arrêt, qui violent un domicile d'un citoyen sous les ordres de leurs chefs à 21 heures.

Les policiers ont voulu faire des perquisitions, voire embarquer des gens dont Sinduhije et ils ont refusé car ils n'avaient ni mandat, ni l'autorisation d'arrêter dans un domicile privé après 19 heures. Les policiers sont restés toute la nuit au domicile. Ils accusaient le président du MSD de tenir une réunion. Or, il était en discussion dans un cadre privé. Personne ne peut dire si un citoyen n'a pas le droit de recevoir une personne, dix, voire vingt, cent personnes. Aucune limite n'est imposée. Chacun a le droit d'inviter des amis, des connaissances à venir chez lui discuter sans tenir compte du nombre des gens. Ce n'est pas Sinduhije qui n'a pas le droit d'être invité comme tout citoyen. Non seulement, il a ce droit mais aussi, en tant que président du parti politique, il a le droit de rencontrer ses militants comme il veut.

Le  procureur de Ruyigi devient un hors la loi

Le lendemain matin, le procureur de Ruyigi s'est présenté à la maison où était maintenu Sinduhije. Voulant jouer le Rambo, il a voulu  prendre par force l'ordinateur d'Alexis Sinduhije et aussi son agenda personnel. Il lui a été opposé une fin de non recevoir et s'est trouvé ridicule car ce n'était pas son travail. Un procureur n'est pas un policier. Ce n'est pas lui qui fait exécuter sa volonté par force. En plus, le procureur de la République doit rédiger un mandat de perquisition en règle même s'il est présent. Ce manque de document lui a joué des tours car il a fini par partir sans avoir ce qu'il voulait.

Ce procureur ne s'est pas empêché de délivrer aux policiers présents depuis la veille un mandat d'amener. Une erreur de procédure pour un magistrat qui est supposé bien maitriser la loi. Un mandat d'amener est délivré contre une personne recherchée dont la police et la justice ignorent où elle se trouve. Or, Sinduhije était avec les policiers. Deuxième erreur, un président d'un parti politique ne reçoit pas de mandat de n'importe quel procureur. Le document aurait dû venir de Gitega.

Ce soir, des témoins affirment que le procureur de Ruyigi était présent à Gitega à la justice. Au même moment, les policiers restaient sur place pour exécuter le mandat illégal d'un procureur qui a quitté sa province. A 21 heures, les policiers ont quitté les lieux et Sinduhije est libre.

La publicité gratuite, le MSD dira vive le pouvoir du CNDD-FDD

Un ami me disait qu'il est convaincu que Sinduhije n'aurait jamais eu les moyens de se faire connaître autant si ce pouvoir ne le faisait pas à sa place. Certains du CNDD-FDD commencent à y voir du sabotage en interne. C'est le syndrome de la trilogie. Action contre Sinduhije, résistance et recul du pouvoir. On se souviendra des problèmes d'agrément, de l'emprisonnement de Sinduhije, de la résistance et soutien et de la libération, de l'arrêt à Ngozi et de la libération le lendemain et celui de Ruyigi.

Le sabotage au sein du CNDD-FDD est évoqué au sommet. Ces actes ridiculisent le CNDD-FDD. Ce parti ne méritait pas cela. Qui est derrière ce sabotage? S'il y avait un général qui voulait ridiculiser le Président Nkurunziza! Si ce général voulait la chute de son patron! Au profit de qui? Rien dit, rien su. A bon entendeur, salut!