Alexis SINDUHIJE:  le Récidiviste, le Rebelle ou Révolutionnaire?

Burundi news, le 16/03/2014

 

    Par Eric NDUWAYEZU 

    Comme disait l'autre, celui qui n'a pas peur de ce qui se passe au Burundi ces jours-ci n'a pas la conscience en place. C'est vrai, rien de nouveau dans notre pays qui a institutionnalisé l'impunité depuis la disparition de la monarchie. La «République» comme forme d'organisation politique a carrément échoué au Burundi. Incapable de souder le peuple qui avait un même père qui était le Mwami.

Depuis les années 60,  nous vivons des massacres et vengeances cycliques dans  l'impunité Totale. Normal dans un pays où des chefs sectaires, excellences en médiocrité et «honorables» qui n'en sont pas uns se donnent successivement rendez-vous de s'enrichir en suçant le sang du peuple qui n'en a presque plus dans les veines. Dans toute cette anarchie, en quoi Alexis SINDUHIJE est-il responsable?

                       Alexis SINDUHIJE  récidive. Il dérange trop les pouvoirs

  Ancien journaliste et fondateur de la radio la plus préférée des Burundais, Radio Publique Africaine (RPA), il est toujours un ennemi des pouvoirs politiques depuis le début des années 2000. Buyoya le major, homme préférant travailler dans l'ombre, sera le premier à vivre le malaise du travail d'Alexis SINDUHIJE. Buyoya a été le premier à mal accueillir l'avènement de la radio citée ci-haut, la RPA. Alexis SINDUHIJE, comme tout journaliste digne de ce nom, approche le premier bataillon militaire de Sud-africains qui vient de déposer leurs valises pour sécuriser les politiciens rentrant de leur exil; parmi eux les bandes armées qui venaient de sortir de la brousse.

Alexis SINDUHIJE, journaliste assoiffé de recueillir l'information à la source pour le bénéfice de celui à qui il rend compte en premier: le peuple burundais, ne sera pas le bienvenu sur place. La volonté de Buyoya de garder secrète l'arrivée des forces étrangères digère mal la présence physique de SINDUHIJE.  Trop tard pour Buyoya car l'information est déjà dans la poche du journaliste. SINDUHIJE et la RPA accompagneront Buyoya jusqu'au 30 avril 2003, jour où le major cède la place à son successeur, NDAYIZEYE Domitien. Pas de répit pour le pauvre journaliste déterminé! Comme l'ancien chef, le nouveau récupère la politique de prendre Alexis SINDUHIJE et sa radio pour des ennemis, qu'il faut taire dans le but de maintenir le peuple burundais sous-informé. La RPA sera menacée de fermeture par NDAYIZEYE. Plus tard, c'est la même radio présidée par le même journaliste et fondateur détesté qui plaidera pour NDAYIZEYE lors de son emprisonnement illégal en Août 2006.

La RPA va résister à tous les vents violents, son président-fondateur aussi. Mais ce dernier ne s'attendait pas au pire que lui voudront plus tard ceux à qui il tendait le micro quand ils étaient encore dans la brousse. L'adage kirundi le dit bien par ces mots:"Uwo wimburiye niwe akwimbira"; ce qui se traduit: " A celui  que tu partages ta récolte  t'en veut jusqu'à te chercher la mort". Les dires de SINDUHIJE de: voir le Burundi où la justice est pratique et non une théorie qui finit dans les textes, en finir avec l'impunité institutionnalisée et le clanisme, confier la gestion du pays aux hommes et femmes capables et non aux experts en détournements de fonds et marchés publics, donner l'indépendance totale à la magistrature, liberté d'expression etc... mettent  à mal quiconque se sent visé.

La prostitution politique n'est pas le métier d'Alexis SINDUHIJE. Les dirigeants à la burundaise aiment à mourir leurs complices qui les applaudissent quand ils disent n'importe quoi, qui les couvrent dans les détournements des aides destinées au peuple meurtri par une misère inouïe, qui ferment leurs bouches quand des milliers de tonnes de sucre produit au Burundi disparaissent dans les poches des hauts-placés au moment où le reste de la population s'en arrache à demi-cuillère à café, qui baissent les yeux quand le peuple vit l'intimidation et coups de la milice du CNDD-FDD, etc. SINDUHIJE qui ose dire ce que les autres murmurent n' a pas sa place dans sa patrie. Il est à éliminer pour que les criminels, voleurs et violeurs vivent tranquillement.

De MICOMBERO au fils spirituel de BUYOYA,  NKURUNZIZA Pierre, l'interdit est de dire ce qui ne va pas dans le pays. Celui qui brise le silence pour dénoncer de tels crimes est qualifié de fou ou rebelle. Ce qu'il faut souligner ici: pourquoi le Président du MSD, Alexis SINDUHIJE est-il jugé dangereux? il n'a jamais été dans les institutions pour tremper dans les magouilles, les massacres, etc.  qu'a connu et connaît le Burundi. Oser dire qu'il veut une justice équitable pour punir  tout crime et/ou délit  commis depuis l'indépendance est un signal trop fort envoyé vers quiconque se sent visé.

            Le "Rebelle" qui inquiète la milice de NKURUNZIZA: Alexis SINDUHIJE

La bravoure et l'esprit humain viennent de montrer au Burundais et au monde entier de quel genre d'homme est ce nouveau "chef rebelle": un rebelle qui manifeste pacifiquement. Un rebelle qui récupère en toute douceur les armes de ceux qui viennent l'assassiner avec ses militants. Les fusils tenus par les deux hommes en uniforme qui ont pénétré les premiers dans la permanence du parti MSD ce 08 mars 2014 allaient ôter la vie à Alexis SINDUHIJE, la cible et ennemi numéro un. Mission ratée et honte aux commanditaires de tels actes! N'eût été son sang froid, le Président du MSD ne serait plus de ce monde. Certains considèrent cet acte de prendre les deux fusils et motorola comme une "atteinte notoire" et vont jusqu'à qualifier cela de  "séquestration". Si SINDUHIJE et ses militants n'avaient pas pensé à neutraliser ceux qui pourraient leur tirer dessus, des centaines de familles seraient aujourd'hui en deuil.

Le cas de Businde n'est pas très ancien pour être oublié. Un seul signal aurait suffi pour tirer sur l'ennemi qui est sous un mandat d'arrêt national et bientôt continental ou international. Son excellence, NKURUNZIZA Pierre, au pouvoir "divin"(les dieux sont innombrables et certains innommables; ça dépend des circonstances) fera tout pour avaler quiconque sent le parfum de le chasser de son fauteuil. Voilà SINDUHIJE, un  rebelle qui ne tire pas sur ceux qui viennent l'éliminer en lui fournissant des armes à se servir.

Où, concrètement, réside l'esprit rebelle d'Alexis SINDUHIJE? Depuis sa sortie de la brousse, le chef au pouvoir "divin", excellence fils spirituel de BUYOYA, s'est constitué des bataillons de réserve partout dans le pays. Des voyous qui défilent en tenue civile, policière et ou militaire devant l'un de leurs commandants directs, Edouard NDUWIMANA, au vu de tout le monde. Personne n'a droit de raisonner la milice du CNDD-FDD. Pourquoi SINDUHIJE l'a osé? Le Président du MSD a dit à ses militants de ne plus se laisser marcher dessus par ces milices incontrôlés. Cela a été comme une déclaration de guerre à laquelle NDUWIMANA Eduard doit veiller pour rester dans les bonnes grâces de son employeur, NKURUNZIZA Pierre.

Depuis la mise en application des conseils de leur président par les militants du MSD, la tension commençait à baisser. La jeunesse du parti au pouvoir qui fait des patrouilles nocturnes, vole, viole, torture et tue les membres des partis politiques de l'ADC Ikibiri sans épargner des militaires sentait que son règne allait prendre fin. Il est actuellement très difficile de distinguer policiers et jeunesse tortionnaire du CNDD-FDD car les deux font le même travail et pour le compte du même parti. Alexis SINDUHIJE qui s'est protégé et protégé ses militants est pris pour coupable. S'il n'avait pas récupéré les deux armes, les non contrôleurs de leurs propres cerveaux auraient exécuté des ordres donnés en tirant sur lui. L'ennemi serait mort. N'oublions pas le cas Nsabiriho Salvator battu à mort par des hommes en uniforme sur ordre du gouverneur de Kayanza de l'époque, Sennel NDUWIMANA. Les exemples sont nombreux.

     Alexis SINDUHIJE vient d'ouvrir une brèche menant à la révolution

Les communautés burundaise et internationale viennent, en ce 08 mars 2104, de voir que l' "impossible" n'est pas burundais. L'appel lancé par Alexis SINDUHIJE de ne plus céder à la provocation, intimidation et différents maux commis par la jeunesse du parti de NKURUNZIZA, vient de montrer sa floraison. Le comportement de la milice du CNDD-FDD qui ne respecte plus personne jusqu'à tabasser des militaires devrait trouver quelqu'un qui dit: "Stop!". Là où ceux qui n'osent pas toucher du doigt par peur de perdre les miettes ramassées sous la table du chef au pouvoir «divin», Alexis SINDUHIJE leur a montré qu'il n'est pas de ce genre. SINDUHIJE n'a jamais cessé de crier pour que la sécurité soit assurée par l'armée et la police. Ce qui était la police hier est aujourd'hui une entreprise privée de veilleurs du parti CNDD-FDD.  Alexis SINDUHIJE qui s'y est farouchement opposé est traité de tous noms.

Des millions de Burundais vivent la peur dans l'âme car ils ne voient plus où va le pays. Demain, la révolution sera en marche sans recul et ceux qui cherchent à l'étouffer devraient se rappeler du "Roi du Zaïre". Il a ordonné de tirer sur des étudiants Zaïrois qui manifestaient pacifiquement comme le faisaient SINDUHIJE, la jeunesse de l'ADC ikibiri et les Burundaises de l'UFB. Quand le peuple kongolais s'est réveillé pour dire "NON", au premier chant du coq, Mobutu était déjà candidat-demandeur d'asile au Maroc. Le peuple burundais vient d'avoir un homme du nom d'Alexis SINDUHIJE afin de sortie de l'intimidation et de l'oppression faites par le CNDD-FDD. 

La vie de SINDUHIJE est sérieusement en danger. Depuis 2010, les attentats du parti de son excellence le chef "divin"  contre SINDUHIJE se multiplient. Les partis de RWASA Agathon, d'Alexis SINDUHIJE et de NGENDAKUMANA Léonce sont dans l'oeil du cyclone CNDD-FDD car ils sont les seuls à faire tomber le parti de NKURUNZIZA Pierre en 2015. Ce dernier s'accroche avec tous les risques du pire déjà prédit sur base des signes visibles. Rappelons-nous des cris d'alarme de madame la regrettée Alison Des Forges au début des années 1990 sur le Rwanda. Quatre ans plus tard, l'innommable est commis dans ce pays frère du nôtre.

   NKURUNZIZA Pierre: Blanchiment d'argent et évasion fiscale (dans le prochain article).