ALEXIS SINDUHIJE EST RENVOYE EN PRISON SUR UN DOSSIER VIDE

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 11/11/2008

Malgré les protestations internationales et nationales, Alexis Sinduhije, président du MSD, est envoyé en prison par le procureur de la République  en mairie de Bujumbura.

Au cours de l'instruction du dossier, Mr Déo Ruberintwari, premier substitut du procureur en mairie de Bujumbura, a refusé de mettre par écrit les questions et les réponses posées en raison du manque de consistance. C'est ainsi qu'il a accusé Alexis Sinduhije d'outrage au chef de l'Etat avec un document qui ne cite ni le chef de l'Etat, ni Mr Nkurunziza Pierre. Le premier substitut du procureur n'a pas pu démontrer en quoi Sinduhije a fait un outrage au chef de l'Etat. Il a agi comme s'il avait une mission de le mettre en prison à tout prix. L'ordre venant d'en haut comme on le dit, il s'est exécuté faute d'ubushingantahe.

Le mandat de perquisition donné à la police était destiné à une perquisition au domicile de Sinduhije et non à la permanence de son parti MSD. La perquisition à sa permanence est donc illégale et ne peut produire aucun document judiciaire. C'est une faute de procédure qui doit annuler même l'objet de l'arrestation.

Le mandat qui a envoyé Sinduhije en prison porte des accusations d'outrage au chef de l'Etat sous une forme d'un écrit trouvé à la permanence de son parti qui parle des vols et crimes commis au Burundi sous le régime du CNDD-FDD sans que le pouvoir ne réagisse. Nulle part, ce document ne parle du chef de l'Etat. Or, il a été écrit plusieurs fois, des ONG l'ont soulevé et des politiciens de l'opposition l'ont dit. Les crimes et les vols se commettent sous le régime du CNDD-FDD et le pouvoir ne réagit pas. Faut-il condamner tous les Burundais qui pensent ainsi?

Si le CNDD-FDD décrié par la population pense gagner les élections en emprisonnant toute personne qui critique le pouvoir, il n'a qu'à mettre en prison la démocratie elle- même et le peuple retrouvera d'autres moyens pour les faire quitter le pouvoir.

Je me demande si au CNDD-FDD il ne reste plus de démocrates pour qu'ils dénoncent ces agissements. Ont-ils peur? Que vont-ils dire demain? Que font le Frodebu et l'Uprona dans un tel gouvernement dictatorial qui dirige par intimidations et assassinats? Ce n'est pas demain qu'ils nous parleront du changement alors qu'ils ont cautionné un tel affront au peuple  et à la démocratie.

Ce pouvoir n'est pas éternel. Tôt ou tard, il devra répondre de ses actes.