LA SORTIE MANQUEE D' UN GRIOT EN PERTE DE VITESSE

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 24/06/2008

Il est très difficile de défendre l'indéfendable. Celui qui reçoit la mission de le faire est comme un avocat du diable. L'auteur d'un texte qui est sur un site proche du pouvoir que je ne citerai pas pour le respect de mes lecteurs a eu une lourde tâche. Des informations lui ont été fournies par une Documentation mal informée. Tout le monde sait que la vie est dure à Bujumbura et surtout aux postes éjectables dont les nominations passent au parti CNDD-FDD. N'est-elle pas une circonstance atténuante? Essayons de comprendre, même comprendre l'impensable. Les députés du CNDD-FDD qui n'ont pas voulu suivre moutonnement ont été virés de l' Assemblée Nationale. Les autres cadres du parti ont peur de perdre leurs places. Ceux qui peuvent écrire sont sollicités ou ont l'ordre de réagir à ceux qui vont parler pour le peuple. Je demande aux lecteurs de comprendre, en période dictature, il n'en est ainsi. Il suffit de regarder à la télévision ou d'écouter les informations provenant du dictateur sanguinaire Mugabe que l'Afrique avait applaudi à son arrivée au pouvoir en 1980.

Je cite l'auteur de cet article :

" Malheureusement, certains Burundais ne l`entendent pas de cette oreille et placent leurs propres intérêts ou ceux de leur ethnie, région ou parti politique avant l`intérêt général. Je suis d`avis qu`il faut critiquer, mais critiquer pour construire et non pour détruire. On peut ne pas être d`accord avec la politique ou l`orientation du parti au pouvoir, on peut ne pas aimer ceux qui dirigent le pays, etc. mais cela n`implique pas que l`on doit chercher à les détruire et les empêcher de travailler même quand ils font du bien à la nation."

Je crois savoir que ceux qui placent leurs intérêts avant ceux de l'intérêt général sont ceux qui sont au pouvoir, qui ont la caisse de l'Etat dans laquelle ils se servent sans ménagement. Au nom de quel principe, je laisserai mon peuple pillé, affamé, sans soins en ne dénonçant pas le régime qui le fait? Comment pouvons- nous construire au moment où le pouvoir en place détruit? Faut-il tendre l'autre joue comme Jésus? Je ne crois pas. L'auteur oublie de nous dire de quel bien fait le régime. Si c'est pour voir les violations de lois, le pillage systématique des deniers de l'Etat, ce bien n'intéresse pas mon peuple. Qui a empêché le Président Nkurunziza de planter les avocatiers? Qui l'a empêché de prier ou de jouer au football? Personne. J'aimerais qu'on me dise que le football ou les avocatiers pourront développer le pays.

Je cite encore l'auteur :

"oubliant que parler du mal de son pays devant un étranger est synonyme de se ridiculiser soi même ...."

Critiquer un régime en présence d'un étranger est devenu un crime de lèse majesté. Je me rappelle que le CNDD-FDD a beaucoup fait la campagne à l'étranger et a suffisamment dit du mal du régime de Buyoya et de Ndayizeye. Ce n'est pas mon ami Onésime Nduwimana qui me contredira. Le Burundi est assisté financièrement par la communauté internationale. Ces étrangers connaissent plus de cas de corruption, de détournements plus que les Burundais.

"En analysant certains écrits et agissements des gens comme Léonce Ngendakumana,Léonard Nyangoma, Diomède Rutamucero, Gratien Rukundikiza, Fred Gateretse,, Alexis Sinduhije, Pancrace CIMPAYE et des ragots véhiculés par certains media, qu`on peut qualifier, sans aucune exagération, de media de la haine comme la RPA, tutsi.org, Burundi-news free, etc. on se rend compte que tout ce groupe semble incapable de penser au-delà de l`ethnie, de la région, des intérêts sectaires ou du parti politique"

L'auteur du texte pourra dormir sur ses lauriers. Il l'aura bien mérité. Arriver à aligner Nyangoma, Rutamucero, Rukindikiza, Gateretse, Sinduhije, Cimpaye et Léonce Ngendakumana ensemble, c'est du vrai travail. Je suis convaincu que c'est un scénario qu'on ne verra jamais. Quand il parle d'incapacité de penser au-delà de l'ethnie, de la région, des intérêts sectaires ou du parti, il me semble qu'il compile des textes sur des noms. Quelle région, quelle ethnie, intérêts sectaires ai-je défendu? Je ne peux que comprendre notre auteur que si c'est son gagne pain d'écrire de la sorte. Et c'est le cas.

"Quand Gateretse Fred, Rukundikiza et Sinduhije vendent une image tordue du Burundi aux media et sociétés civiles étrangers, pensent-ils vraiment que cela avancent les Burundais. Pourtant, si ces gars utilisaient leurs réseaux pour plaider en faveur de leur pays, disons même en faveur de leur quartier ou de leur village comme ils sont incapables de penser gros, ils auraient certainement pu trouver un financement pour au moins un projet"
 

Je ne peux pas parler au nom des autres qui ne m'ont pas mandaté mais je crois sincèrement que notre Burundais a des problèmes d'informations. Fred  Ngoga Gateretse et Ndizeye ne sont  pas membres du site Tutsi.org. Le CNC doit se tromper de cible.

L'auteur manque énormément d'informations. Si son parti avait encore beaucoup de militants à la campagne, il serait au courant que, en ce qui me concerne, j'ai déjà plaidé pour mon peuple, dans les limites possibles. Il aurait pu savoir qu'une population d'un environs 25 000 personnes, un tiers d'une commune, se fait soigner gratuitement grâce à mes actions depuis le début de cette année. Non seulement, il s'agit des dons provenant de mes réseaux mais aussi de mes cotisations. Je n'aime pas faire ma publicité et je n'en aurais pas parlé si l'auteur en question ne m'y avait pas poussé. Il devait d'abord s'informer car si les bénéficiaires des soins et des médicaments de mon projet l'entendaient, ils lui donneraient quelques conseils de nos sages paysans.

Si je fais cet acte, c'est parce que j'aime mon peuple. Je ne peux pas accepter qu'un dirigeant, qu'il soit de mon ethnie ou pas, de ma région ou pas, de mon école ou pas, même de ma famille fasse du mal à mon peuple. Le peuple finira par vaincre. Aucun dictateur n'a vaincu tout un peuple.