LE PRESIDENT NKURUNZIZA VEUT QUITTER L'EAC 

 Burundi news, le 28/05/2015

Par Gratien Rukindikiza

Un sommet des chefs d'Etat de la sous région de la communauté de l'East Africa est prévu ce dimanche 31 mai 2015 en Tanzanie. Cette fois-ci, le Président Nkurunziza refuse d'y aller. Son ministre des affaires étrangères assistera à la réunion des ministres. Nkurunziza sait qu'il risque une résolution qui pourra lui déplaire mais il va faire comme si le Burundi était déjà isolé du monde.

Que peut faire l'EAC?

La justice de l'EAC a été saisie pour se prononcer sur la légalité ou l'illégalité du 3 è mandat du Président Nkurunziza. Si elle se prononce en défaveur de la position défendue par le Président Nkurunziza, les chefs des Etats de l'EAC pourraient prendre des sanctions contre le Président Nkurunziza ou même le Burundi. A défaut, une résolution de report des élections et un climat apaisé pour les élections sera publiée.

Si l'ancien Président Buyoya a accepté d'aller à Arusha pour les négociations, c'est que l'embargo a fait l'essentiel. Nkurunziza ne pourrait pas tenir à un embargo avec une économie déjà moribonde.

Comment financer les élections?

Le Président Nkurunziza vient de trouver 44 milliards pour financer les élections. Avec sa baguette magique, 44 milliards sont tombés des poches des Burundais. 26 milliards seront des bons de trésor que les banques commerciales achèteront mais pas avec leur argent. INSS, la Mutuelle devront mettre à la disposition des banques leurs fonds destinés à payer les retraites et les factures maladie. Demain, INSS sera dans l'incapacité de payer les pensions parce qu'un dictateur a organisé une mascarade d'élections pour se maintenir au pouvoir. Pour les 16 milliards qui restent, les ministères qui financent la vie sociale et la santé mettront la main à la poche. Les Burundais pourront mourir de malaria, pourvu que Nkurunziza finance sa campagne dictatoriale.

La communauté internationale refuse de financer les élections du CNDD-FDD. Dans tous les cas, les élections auront lieu après une période de transition dirigée par une personne neutre.

Sortir de l'EAC, clairon!

Le Président Nkurunziza devrait étudier ses dossiers. Son sport favori ne lui permet pas de tout suivre. Ces derniers jours, il a demandé à son directeur de cabinet civil d'élaborer un dossier de sortie de l'EAC. Nkurunziza croyait que c'était facile. Pan sur le bec! Eh bien, la sortie de l'EAC nécessite l'aval de 4 pays sur 5. Or, aucun pays ne va l'avaliser; sauf le Burundi. En plus, en cas de sortie, le pays doit effectuer un préavis d'un an avec les mêmes obligations que les autres pays. Ainsi, même si les autres pays acceptaient la sortie, elle serait effective en juin 2016; donc après les élections. Le Burundi reste alors dans l'EAC.

Par ailleurs, la sortie de l'EAC pour le Burundi serait un tsunami. Tous les députés burundais dans le parlement de l'EAC, tous les fonctionnaires burundais de la communauté devront regagner le Burundi. Quant au commerce, il serait très difficile de faire transiter la marchandise avec restauration des droits de douanes et aussi des visas pour traverser les frontières seraient rétablis.