SOSUMO ET  L'ANCIEN VICE-PRESIDENT NTISEZERANA

Burundi news, le 06/10/2010

Par Gratien Rukindikiza

Les histoires de corruption ne manquent pas  au Burundi. Cette fois-ci, c'est le gouvernement qui ouvre la boîte de Pandore. La tolérance zéro a produit son cinéma. L'arrestation du directeur général de la Sosumo et son directeur administratif et financier ainsi que les deux chefs de l'Otraco est une comédie jouée sous la direction du Président Nkurunziza. Au-delà des cibles faciles, des fusibles comme on le dit, les deux sociétés ne sont pas les seules dirigées par des corrompus. Certains disent que l'éthnisation en cours au CNDD-FDD y jouerait un rôle. Ce parti qui avait joué un rôle capital dans la lutte contre les divisions ethniques est en cours d'y revenir au galop.

Gabriel Ntisezerana, ancien vice-Président, fournisseur exclusif de la Sosumo

L'ancien porte parole de Gabriel Ntisezerana à la 2 è vice-Présidence a tenté en vain de convaincre l'opinion en expliquant que son ancien patron a été induit en erreur par le directeur général de la Sosumo quand il a soutenu bec et ongles la soi- disante bonne gestion et bonne santé financière de la société. Pourquoi ce dossier inquiète-il Ntisezerana? Pourquoi Kabuto reprend son tablier pour défendre son ancien patron?

Gabriel Ntisezerana a travaillé main dans la main avec le directeur général de la Sosumo. Ntisezerana est devenu le fournisseur exclusif des engrais chimiques, du carburant, des pièces de rechange, des équipements etc... Des sociétés fictives étaient créées pour servir d'écran au vice-Président. Ces sociétés étaient gérées par son épouse. Elles surfacturaient les livraisons à tel point que le coût de production du kg de sucre avait augmenté du simple au double.

Stratégie d'exclusion des curieux

Pour éviter les curieux, le dossier Sosumo était géré directement à la 2 è vice-Présidence. La ministre de commerce (3 ministres) a été exclu de ce dossier. Quand elle a tenté de suivre de près, elle a essuyé les foudres de Ntisezerana et son porte parole a déversé son langage en passant par ses pseudonyme sur internet. Ntisezerana a juré ses grands dieux que la Sosumo se porte bien, que la trésorerie est très importante.

Dans le cadre d'exclusion, il y avait aussi la protection de Ntisezerana. Ainsi, le directeur général de la Sosumo avait comme interlocuteur à la 2 è vice-Présidence, Daniel Kabuto. Recevrait-il des miettes? Le directeur général le dira éventuellement lors du procès.

Ntisezerana, vendeur du sucre de Sosumo au Rwanda

Après avoir acquis le monopole de livraison des fournitures de tous à la Sosumo, Ntisezerana a aussi pensé à s'octroyer  la vente du sucre avec la complicité du directeur général de la Sosumo. Ayant entendu qu'une Rwandaise a été une grande acheteuse du sucre burundais, Ntisezerana et le DG Alexis Ntaconzoba sont allés au Rwanda rencontrer  la  rwandaise que je ne nommerai pas dont le prénom commence par A...  ....... La combine a été arrangée pour des arrangements de prix. C'est toujours une société de Ntisezerana qui fait ou qui faisait ce commerce de sucre (Pas grand chose à vendre maintenant car une partie du sucre vendu par Sosumo est aussi importé). 

Objectif : Liquider la Sosumo pour permettre au Président Nkurunziza de lancer son industrie sucrière à Bujumbura

Le Président Nkurunziza n'a pas bénéficié directement des fonds de la Sosumo. Son objectif était de lancer son industrie après avoir coulé la Sosumo. Il a laissé faire Ntisezerana. D'après les connaisseurs de ce dossier, couler la Sosumo n' a pas été une mince affaire. C'était une société avec des reins solides avec sa trésorerie de 3. 80 milliards de francs bu et son bénéficie d'un milliard en 2006.

Chacun recevait une miette du gâteau. Le président du parti CNDD-FDD recevait une enveloppe au nom du parti CNDD-FDD mais on sait bien au Burundi que l'argent au noir se retrouve dans les poches. Le directeur général de la Sosumo, en complicité avec Ntisezerana, a arrosé certains conseillers à la Présidence, à la 2 è vice-Présidence. Personne n'avait aucun intérêt à ce que le DG soit limogé ou inquiété.

Aujourd'hui, Ntaconzoba est en prison. Tout le monde l'accable de tout comme s'il était déjà condamné. Ntisezerana est au point même de porter plainte contre Ntaconzoba pour tromperie ou faux en écriture car il lui aurait donné des chiffres bidons. Ntaconzoba est entré dans le système de corruption et a été le moteur principal de la ruine du joyau du peuple burundais. Ntisezerana a été le plus bénéficiaire de ce système et est complice. Pourra-t-il échapper au procès grâce à son immunité?

Un dossier à suivre...