LES AUTORITES DOIVENT SOUTENIR LES CITOYENS QUI
ENTREPRENNENT.
Par Salvator
Nahimana
Les burundais, tant de l’intérieur que de
l’extérieur, attendent beaucoup des autorités en matière de développement.
La diaspora a un important rôle à jouer. Ses
membres qui sont dans certaines institutions bailleurs de fonds peuvent être
des points d’information pour une meilleure confection de projets à
soumettre pour des financements. Quant aux autres, ils peuvent servir de
leviers dans les milieux associatifs. De plus, il faut tout faire pour
encourager cette diaspora à visiter régulièrement le pays d’origine. Le
niveau de vie élevé de certains burundais vivant à l’étranger peut
contribuer au développement économique et touristique du pays. Ainsi, une
politique ferme de désenclavement aérien et terrestre du Burundi doit être
menée. De plus, des efforts de mise en place des Technologies Nouvelles de
Télécommunications doivent être consentis. Vous comprendrez aisément qu’il
est impossible aujourd’hui de penser à un essor économique lorsque des
opérateurs ne peuvent pas communiquer facilement.
Par ailleurs, l’ordonnance d’application de la
loi n°1/013 du 18 juillet 2000 doit être signée sans trop attendre. En
effet, cette loi portant réforme du code de la nationalité précise en son
article 22 que « Toute personne ayant possédé la nationalité burundaise à
titre originaire et l’ayant perdu pour avoir acquis une nationalité
étrangère, peut redevenir burundaise à condition d’en faire la demande et
garder sa seconde nationalité. Le chapitre V de la même loi précise les
modalités du recouvrement de la nationalité burundaise. Le chapitre indique
à l’article 38 que : « Peut recouvrer la nationalité burundaise par simple
déclaration toute personne ayant possédé à titre originaire et l’ayant
perdue, par application de l’ancien code de la nationalité, en raison de
l’acquisition volontaire d’une nationalité étrangère ». Ce recouvrement
résulte d’une déclaration souscrite devant le ministre de la justice
(art.39). Le recouvrement de la nationalité burundaise donne lieu au
paiement d’un droit dont le montant est fixé par ordonnance conjointe du
ministre des Finances et du ministre de la justice sauf pour les indigents
(art.40). Or, il semblerait que cette ordonnance n’existerait pas, ce qui
rend cette loi inapplicable pour un certain nombre de personnes.
L’ordonnance en question devrait préciser les modalités pratiques à mettre
en place par les représentations diplomatiques du Burundi à l’étranger pour
que les Tanzaniens, Gabonais, Français, Américains, Canadiens, … d’origine
burundaise régis encore par l’ancien code de la nationalité puissent se
conformer à la loi n°1/013 du 18 juillet 2000. Ainsi, un déplacement, même
imprévu au Burundi serait administrativement facilité.
Cette politique doit être accompagnée d’un
développement urbain maîtrisé avec une mise en place de petits équipements
d’accueil et d’hébergements décents pour les déplacements intérieurs.
Les réformes ne seront viables que si la paix
règne sur tout le territoire national. Les négociations avec le FNL doivent
aboutir dans un délai raisonnable. Il en va de la crédibilité du pouvoir à
restaurer la paix et la démocratie. Si non, la population qui a pensé voter
pour la paix ne saurait plus à quel saint se vouer.