LA STRATEGIE DE RETRAIT DE PLUSIEURS CANDIDATS A L'ELECTION PRESIDENTIELLE

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 06/03/2010

Les élections prochaines burundaises sont cruciales pour les partis politiques. Certains vont se renforcer, d'autres vont s'affaiblir allant même à la disparition après les élections. Un parti qui n'a pas pu avoir de militants doit tenter un coup de pocker menteur pour imposer une alliance avec un des probables gagnants.

Les élections burundaises vont commencer par les communales et seront déterminantes. Un parti qui aura moins de 5 % au niveau national optera pour une absence de candidat présidentiel. Aucun parti n'a besoin de perdre 15 millions de francs bu. Cependant, un parti peut négocier le retrait de son candidat au profit d'un autre parti qui a un candidat mieux placé. Ne peut négocier que celui qui peut démontrer qu'il est capable de se présenter et prendre des voix au plus fort.

Les multitudes des candidatures à l'élection présidentielle qui se manifestent dans les différents congrès des partis s'expliquent par cette stratégie. En effet, l'opinion publique pensait qu'il y aura peu de candidats mais le nombre de candidats démontre le contraire. Pour préparer les élections des conseillers communaux, les partis politiques sont obligés de démontrer qu'ils ont de la force au niveau national et donc qu'ils  se présenteront  aux élections présidentielles.

Aujourd'hui, le Frodebu, le FNL, le Palipe Agakiza, le PARENA, le CDP, l'ADR et  le MRC ont déjà présenté leurs candidats aux élections présidentielles. La liste va s'allonger dans les jours à venir. L'UPRONA va présenter le 1 er vice-Président Yves SAHINGUVU. Le CNDD-FDD va se décider au congrès du 21 mars 2010 si Nkurunziza se présente en tant que candidat indépendant ou du parti. Le MSD n'a pas encore terminé ses primaires pour désigner son candidat. Le CNDD va désigner Nyangoma.

Plusieurs partis sont dans la logique de retrait de leurs candidats pour s'allier avec le plus fort. Certains feront l'alliance pour barrer la route au CNDD-FDD si les communales donnent des signes de force de ce parti au pouvoir. D'autres ne pourront pas aller jusqu'aux élections présidentielles, juste pour ne pas perdre les 15 millions de caution à défaut de 5 % de voix au niveau national.

La politique ressemble aux affaires. L'importance d'un associé est directement proportionnelle à son apport en capital. En politique, ce sont les voix qui remplacent les capitaux. Un parti qui aura moins d'une commune aux élections communales ou moins de 5 % aura des problèmes pour s'imposer lors de la négociation des alliances.