La survie d’un système réside dans sa capacité de s’adapter à son environnement
Par Sévérin Mbarubukeye, Québec, 18/07/2007
Plus un système s’adapte à son environnement, plus ses chances de survie sont grandes. Qu’est-ce qu’on veut dire par environnement d’un système ? Dans cette analyse, le système dont il est question est le pouvoir. Donc, je vais faire une brève exploration sur l’environnement d’un pouvoir.
L’environnement d’un pouvoir se regroupe en trois catégories :
Premièrement, il y a un environnement immédiat. Dans cet environnement, on retrouve les lois et les règlements (la constitution,…), le peuple, les syndicats, les congrégations religieuses, la société civile, les partis d’opposition, les bailleurs de fonds, etc. Le pouvoir doit être capable d’appliquer la constitution sans faux fuyant, de répondre aux besoins du peuple et de composer avec les demandes et les revendications réalisables des syndicats, de la société civile, des congrégations religieuses, des partis d’opposition, des bailleurs de fonds, etc.
Deuxièmement, il y a un environnement intermédiaire. C’est le cas des pays voisins, des organisations régionales et internationales, la diaspora, etc. Il faut que le pouvoir entretienne de bonnes relations avec les pays voisins, les organisations régionales et internationales, la diaspora, etc.
Et finalement, l’environnement éloigné qui consiste à situer le pouvoir dans le contexte de la mondialisation. Donc, le pouvoir doit composer avec les enjeux mondiaux.
La question qu’on peut se poser est la suivante : Est-ce que le pouvoir issu des élections de 2005, et dirigé par le parti CNDD-FDD, est capable de s’adapter à son environnement actuel ? Si le parti CNDD-FDD a pu accéder au pouvoir par voie démocratique après plus d’une dizaine d’années de lutte politique et militaire, c’est parce qu’il a pu s’adapter à son environnement. C’est sûr que ce n’était pas le même environnement que celui d’aujourd’hui, mais tout réside dans la gestion. Donc, la réponse est affirmative mais sous quelques conditions :
1. La gestion dans la complexité est un facteur déterminant. Le pouvoir doit placer les bons hommes aux bonnes places. En plus, les compétences, le patriotisme et la détermination doivent être, avant tout autre chose, des critères de sélection, surtout pour les postes stratégiques.
2. Le parti CNDD-FDD qui gère le pouvoir doit tout faire pour rallier ses membres autour d’un même objectif, celui de réaliser les engagements pris envers la population. La récente nomination au gouvernement de Mr KARENGA Ramadhan et Mme NAHAYO Immaculée par le président de la république, son excellence Pierre NKURUNZIZA est un bon signe dans ce sens. Il serait sage d’encourager les organes dirigeants du parti, à commencer par le président du parti, l’ambassadeur Jérémie NGENDAKUMANA, à continuer sur ce pas déjà franchi.
3. Le pouvoir doit, le plus rapidement possible, finaliser les négociations avec le dernier mouvement armé. L’installation d’une paix globale et définitive est une condition indispensable pour pouvoir regrouper les énergies de tout le peuple autour des projets de développement. Dans ce cadre, la récente rencontre entre le président de la république et le chef du mouvement PALIPEHUTU-FNL dans la capitale tanzanienne pour enlever les obstacles qui bloquaient jusque là le processus de négociation donne de l’espoir.
Vive l’unité et la réconciliation au Burundi !