ABDALLAH TABU,  ACTUEL MINISTRE DE LA PLANIFICATION TABASSE PAR LE COLONEL NIKIZA APRES LE LIMOGEAGE DE RADJABU

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 23/12/2009

Le Président de la République aime le répéter, la violence commence et termine par où elle a commencé. Les cadres du CNDD-FDD doivent comprendre que la violence qu'ils attisent peut se diriger contre les promoteurs. Une incroyable histoire digne du cinéma de Hollywood s'est déroulée dans un cabinet du ministre des finances.

Après le limogeage de Radjabu de la tête du CNDD-FDD au cours du 1 er trimestre 2007, une chasse à l'homme a été observée contre les gens proches de Radjabu. Certains ont reçu des grenades à leurs domiciles. D'autres ont été frappés dans la rue. Abdallah Tabu n'était pas un proche de Radjabu mais son nom musulman ne lui a pas rendu service.

Le colonel Nikiza David avait donné une mission à certains policiers pour chasser des proches de Radjabu. Ils ont arrêté dans la rue le directeur du budget en ce moment, actuel ministre du plan, Abdallah Tabu. Les policiers ont appelé le colonel Nikiza et celui-ci a dit que "cet imbécile de musulman va voir". Etant tout prêt de son ministère des finances, Tabu a pu s'échapper en courant vers le cabinet de la  ministre des finances. Très essouflé, la voix de Tabu était inaudible mais  les gens présents ont pu constater que Tabu était poursuivi par des policiers. A peine a-t-il prononcé les premières phrases que le colonel Nikiza pousse la porte violement en criant, au grand étonnement des secrétaires et des directeurs des services accourus pour voir ce qui se passe dans le cabinet ministériel.

Nikiza a attrapé Tabu et l'a roulé de coups tout en continuant de le taper même à terre. Les directeurs des services, les secrétaires et la ministre des finances de ce moment Denise Sinankwa ont crié pour demander à Nikiza d'arrêter en vain. Nikiza criait que "cet imbécile" n'a même pas l'argent pour lui donner.

Craignant les conséquences de ce tabassage sauvage, la ministre des finances a téléphoné au Président de la République directement, d'après un témoin sur place. La ministre a dit au Président que son directeur Tabu est à terre et qu'il est frappé par le colonel Nikiza. Le Président a demandé à parler à Nikiza. Il aurait dit que Tabu n'est pas  avec Radjabu et qu'il faut le laisser. Le colonel Nikiza a quitté les lieux sans être inquiété. Etait-il protégé par le Président? Etait-il en mission du Président pour faire peur aux Radjabistes?

Tabu a été conduit à l'hôpital par la ministre et quelques directeurs au ministère des finances. Personne n'a porté plainte et Tabu est devenu ministre du plan après.

A travers cette histoire que nous révélons, il est clair que la chasse à l'homme a été engagée, voulue par la Présidence pour décourager les militants qui voulaient suivre Radjabu. Il ressort aussi que le Président est complice de la violence qui s'exerce contre la population et faite par certains policiers protégés. C'est le même Nikiza qui a coorganisé l'assassinat de Manirumva. Pourtant, il échappe à la justice et le pouvoir tente de l'envoyer à l'étranger.