ET SI LA TERRE AFRICAINE NE PROFITAIT PAS AUX AFRICAINS!

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 17/10/2009

Depuis l'existence de l'humanité, la terre a été le bien précieux pour les peuples. La terre produit les denrées alimentaires indispensables à la survie humaine. Avant même l'agriculture, les gens se déplaçaient à la recherche des régions contenant des forêts, des végétations capables de donner des fruits, des racines pour se nourrir. L'homme a pu dompter la nature et peut choisir le mode de son alimentation en fonction du climat, de sa terre, de l'eau etc.... Depuis la sédentarisation de l'homme, la terre a été une propriété privée le plus souvent, quelques fois en coopératives. Celui qui a la terre et de l'eau a des chances de ne pas mourir de faim. La terre a été souvent à l'origine des guerres communément appelées des guerres de conquête.

Quelques dollars pour la terre africaine, un danger!

L'Afrique n'a pas connu la crise actuelle car sa population est en dehors du circuit monétaire en sa grande majorité. Cependant, la pauvreté sans précédent frappe les africains. On observe des migrations pour fuir la famine, la pauvreté au moment où les dirigeants roulent en Mercédès. Ces dirigeants n'ont aucun scrupule et vont jusqu'à vendre la terre contre une poignée de dollars.

L'Afrique est la proie des sociétés indiennes, arabes, chinoises, coréennes etc... Les terres sont en cours de rachat par ces sociétés ou ces pays. En Zambie, une partie de la terre fertile a été vendue ou louée à long terme aux Chinois. Ils produisent et envoient la récolte en Chine. Les Zambiens ne sont pas à l'abri de la famine au moment où les Chinois anticipent l'augmentation des besoins alimentaires dans leur pays. L'exploitation intensive de ces terres les laissera après le départ des Chinois dans 10 ou 20 ans, inexploitables en raison des engrais chimiques, des problèmes écologiques liés à ces cultures intensives et mécaniques.

L'Ethiopie qui est souvent frappée par la famine a déjà loué des terres fertiles aux Indiens qui vont rapatrier la production. Même le Soudan frappée par la famine dans le Sud a été le champion de ces locations de terres. Où vont les Africains? La terre est plus précieuse que les dollars. Les gouvernements doivent penser aux grands projets d'agriculture. Et voilà, le très court terme les intéresse au risque d'affamer leurs peuples.

Les semences OGM porteront le coup fatal

Comme si un malheur ne vient jamais seul. Les terres fertiles s'orienter de plus en plus vers l'alimentation de l'Asie. Les Africains demandent souvent de l'aide alimentaire. Comme un malade à qui on propose un poison à faible dose pour guérir sa maladie mais dans le but d'en attraper une maladie incurable. C'est la situation qui risque de se passer chez les Africains. Les sacs de "USAID, not to be sold" de maïs, autres céréales contiennent des OGM, des cultures qui ont été modifiées génétiquement. Soucieux du lendemain, les Africains mangent la moitié et l'autre moitié sert en tant que semences. Or, ces OGM ne se plantent pas à la récolte et contaminent aussi les terres sans plantes OGM. Il suffit de mélanger la récolte sans OGM avec les OGM pour que la production de la deuxième génération de culture soit réduite à néant. Ces Africains se trouveraient dans une situation de dépendance vis-à-vis des céréaliers. Ils n'auront pas les dollars pour acheter les semences OGM à chaque saison. La famine qui pourrait en résulter serait sans commune mesure.

Et l'écologie!

La terre africaine est très généreuse. Elle produit sans engrais chimiques. Par ailleurs, elle a besoin d'être entretenue, d'être choyée. Pourtant, elle devient la poubelle du monde. Les rivières sont souillées, les eaux usées sont déversées dans des lacs, rivières sans aucun traitement. Les industries naissantes écrasent la nature, l'agriculture et même les villes. Les déchets sont jetés à ciel ouvert. Les forêts sont exploités très sauvagement et la couche d'ozone manque de plus en plus de matière pour protéger cette terre fertile. Le désert gagne du terrain et la faute est imputable à l'homme. La pluie manque et quand elle tombe, elle fait violence à la terre.

Les mines à ciel découvert, les constructions à tout vent qui dénaturent les espaces, la pollution des villes sont les points qui méritent une analyse approfondie pour trouver des moyens de changer cette façon de faire.

Et la terre burundaise! Elle sera l'objet d'un prochain article.