LA TERREUR DANS LES COLLINES DU BURUNDI
Burundi news, le 04/07/2010
Par Gratien Rukindikiza
"Nous ne savons pas ce que nous devons faire. Nous recevons des menaces tous les jours des membres du CNDD-FDD. Certains sont déjà entrés au CNDD-FDD pour être épargnés" Ce sont les propos que Burundi News a recueillis à l'intérieur du pays.
Les élections burundaises sont pour la deuxième fois dans l'histoire une calamité nationale. Aujourd'hui, les élections présidentielles posent un problème surtout pour les soi-disants gagnants. Jamais le vainqueur n'avait imposé une terreur. Cette mascarade présidentielle a été suivie par des arrestations, des menaces etc... Comme si les "gagnants n'étaient pas fiers de leur victoire. Il a manqué de joie des gagnants. Avec raison car les procès verbaux étaient déjà remplis avant les élections. Le problème principal était le taux de participation. Avec une présence inférieure à la moitié observée par rapport aux communales, la CENI a fait des miracles pour arriver au taux dépassant 50 %.
Voter ou aller en prison, un choix à faire
Des témoignages sont arrivés directement à Burundi News le jour des élections. Des paysans en commune Kayokwe ont été obligés par la police de faire un choix entre la prison et les urnes. Cette police était en connivence avec des membres du CNDD-FDD et surtout un sénateur de Mwaro natif de Kayokwe qui s'illustre par son ingérence en matière de justice. Ce qui s'est passé en province Mwaro s'est passé aussi dans plusieurs provinces notamment Kirundo où les gens sont obligés d'entrer au CNDD-FDD pour sauver leurs têtes.
Des militants du MSD et du FNL dans le collimateur du pouvoir
Le CNDD-FDD est en train d'instaurer un parti unique. Les militants des autres partis sont sujets aux violences, menaces. Burundi News a fait des enquêtes et a pu interroger aussi des membres du CNDD-FDD qui sont entrés par force chez un militant du MSD, dans son salon, pour le menacer devant sa famille. D'autres militants ont décidé d'adhérer au parti au pouvoir pour "pouvoir marcher dans la rue". Interrogés par Burundi News, certains nouveaux entrés ont déclaré que le motif principal est leur sécurité. On retombe au temps où ne pas avoir la carte du parti au pouvoir était un délit.
Que faire?
La violence ne paie jamais. Les Burundais qui sont menacés aujourd'hui sont comme ceux qui ont été menacés en 1995. La violence appelle la violence et personne ne pourra la contrôler. La question qui se pose est de savoir si au CNDD-FDD il n'existe pas de démocrates pour dénoncer cette violence contre le peuple. Cette violence pourra se retourner contre les militants du CNDD-FDD. En protégeant les militants des partis de l'ADC, ils protégeront aussi leurs militants. La colère des militants des autres partis traqués sera un jour incontrôlable. En matière de violence, celui qui a le plus à protéger est le plus vulnérable. En réalité, il devrait être celui qui plaide pour la sécurité de tous.