LE TORCHON BRULE ENTRE LA CENI ET LE CNDD-FDD
Par Gratien Rukindikiza
Burundi news, le 29/08/2009
Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent, disait l'ancien ministre de l'intérieur français Charles Pasqua. Le Président Nkurunziza vient de faire un discours au 4 è anniversaire de son pouvoir dans lequel il a promis des élections libres et transparentes. Il a promis le consensus au niveau de la préparation des élections. La mise en scène était parfaite. Mais, le Président avait une autre idée, celle de torpiller le code électoral et aussi fausser les élections pour se maintenir au pouvoir.
La colère due au refus d'embaucher des infiltrés à la CENI
Le CNDD-FDD ne décolère pas contre la CENI depuis que ses militants envoyés pour être embauchés à la CENI pour la torpiller de l'intérieur n'ont pas été embauchés. Le président de la CENI, un incorruptible, très droit, a refusé de les embaucher du fait même qu'ils sont envoyés par un parti politique alors que la CENI est indépendante.
Notons que les membres de la CENI actuelle ont été proposés en deuxième tour car les premiers, membres ou sympathisants du CNDD-FDD, ont été refusés par le Sénat. La Commission électorale nationale indépendante donne du fil à retordre au pouvoir. Contrairement à ce que le pouvoir voulait, elle sera indépendante et a déjà refusé les sollicitations.
Pierre Claver Ndayicariye, le président du CENI, est un homme réputé intègre. Personnellement, je le connais au Collège Notre Dame de Gitega. Il devra savoir que son indépendance doit aller de pair avec sa sécurité. A bon entendeur salut!
La gaffe de Gélase Ndabirabe, secrétaire général du CNDD-FDD, devant les diplomates au Burundi
Ce samedi, les chefs des partis politiques ont rencontré les diplomates étrangers représentant l'Afrique du Sud, la Tanzanie, les Etats Unies, l'Union Européenne et les Nations Unies à Bujumbura. Ces diplomates voulaient faire passer un message au pouvoir, leur signifier leurs inquiétudes à propos de ce qui semble être une tournure regrettable des événements. Un message clair. Ces diplomates sont inquiets du fait que le pouvoir veut organiser des élections à leur façon sans écouter les autres partis politiques.
Au cours de cette rencontre, au grand étonnement des diplomates et des chefs des partis politiques burundais, Gélase Ndabirabe, secrétaire général du CNDD-FDD, un mauvais communiquant, a dit que le CNDD-FDD ne reconnaît pas la CENI. La CENI a été approuvée par le Sénat sur proposition du gouvernement. Aujourd'hui, un parti politique n'a pas besoin de reconnaître ou de ne pas reconnaître l'arbitre au moment où le match se prépare. Le CNDD-FDD a des Sénateurs qui siègent au Sénat. Ils ont tous voté en faveur de cette CENI. Aujourd'hui, la CENI refuse la main mise du pouvoir et le CNDD-FDD réplique en refusant de la reconnaître. La meilleure façon serait de ne pas participer aux élections alors. Probablement que le CNDD-FDD prépare un limogeage de la CENI, tout est possible.
Le nouveau code électoral, made CNDD-FDD
Ce qui est frappant au CNDD-FDD, c'est que c'est un parti dont on ignore réellement qui le dirige. Un jour, on dit ceci, demain un autre dit autre chose. Ce n'est pas par mensonge mais parce que le centre de direction gravite.
La commission chargée de proposer des amendements du code électoral propose de commencer par des élections des conseillers communaux, ensuite les présidentielles et les législatives ou en même temps, après les sénatoriales et les collinaires. Ils proposent de portent à 25 millions la caution pour les élections présidentielles. Le CNDD-FDD sait bien que le Président Nkurunziza a tellement pillé le pays qu'il n'aura pas de la peine d'avoir 25 millions. Il pense aussi que les Burundais sont pauvres, qu'il y aura très peu de candidats ou presque pas qui auront les 25 millions. Erreur car réunir 25 millions de francs bu n'est pas impossible si on sait qu'il y a des voix derrière.