TUER RWASA ET SINDUHIJE, LE SIGNAL EST DONNE PAR LE POUVOIR

Burundi news, le 20/06/2010

Par Gratien Rukindikiza

Certains responsables  du CNDD-FDD regrettent que Radjabu soit en prison au lieu d'être déjà sous la terre. La gestion des prisonniers est compliquée pour eux. Et d'ailleurs, pendant la rébellion, il n'y avait aucun prisonnier. Un prisonnier ou un rebelle qui avait fait une faute était tué à l'aide d' une petite houe usagée. A la moindre contradiction, la petite houe faisait la sale besogne. Ce n'est pas un colonel qui dirige une région militaire qui me démentira pour y avoir échappé de justesse.

Tuer Sinduhije et Rwasa, et on gère la suite

Burundi News ne répand pas de rumeurs alarmistes mais la réalité est ainsi dite. Une décision a été prise. Les présidents du MSD et du FNL, respectivement Sinduhije et Rwasa ne seront pas arrêtés. Ils seront éliminés physiquement. Il sera privilégié la voie de l'empoisonnement ou d'accident. Des équipes y travaillent. Le pouvoir du CNDD-FDD se croit à l'abri de toutes poursuites, mais il se trompe.

Ce projet d'assassinat laissera des séquelles au pouvoir. Burundi News dispose des informations sur ce qui se prépare mais ne les dévoilera pas sur la toile. La démocratie est une leçon difficile à maîtriser. Nkurunziza a du mal à accepter un jeu franc. 

Un sinistre ministre de la sécurité publique en quête de duo!

Le ministre de la sécurité publique, le général Bunyoni, est le principal homme d'orchestre de la violence actuelle. Il est le faucon du CNDD-FDD, qui tient à imposer la violence, la terreur pour s'imposer au pouvoir. Comme si les Burundais étaient au courant de ce qui se prépare, le général Bunyoni cherche des occasions pour communiquer tout en évitant d'apparaître seul devant les médias. C'est ainsi qu'il y a deux semaines, il s'affichait à côté du ministre de la Défense nationale pour montrer qu'il n'agissait pas seul. Or, le ministre de la Défense paraissait ne pas être sur la même longueur d'onde. Cette semaine passée, le même ministre de la Sécurité publique a animé une autre conférence avec le ministre de la justice.

La communauté internationale change de tactique

La communauté internationale qui avait reconnu les résultats des élections juste après le faux dépouillement commence à faire marche arrière. Cette communauté internationale avait voulu bloquer Rwasa, favori de ces élections, et avait préféré maintenir Nkurunziza au pouvoir. Ce qui explique la couverture de ces tricheries. La déception a commencé quand cette communauté a constaté que les tricheries dépassaient les limites et que les preuves étaient déjà trouvées. Certains ambassadeurs à Bujumbura reconnaissent disposer des preuves de ces tricheries.

Aujourd'hui, ils commencent à faire pression sur le pouvoir pour commencer le dialogue même avant les Présidentielles. Si le pouvoir continue le forcing, le Burundi sera le Zimbabwe de demain. La CENI, complice du pouvoir ou corrompue,  car des montants énormes auraient  été déjà versés, devrait endosser tôt ou tard les conséquences de leurs actes.

Situation bloquée pour le CNDD-FDD aussi

La situation n'est pas aussi simple pour le CNDD-FDD non plus. Ses militants ont peur et ne savent pas ce qui va se passer. Leur "victoire" ne les rassure pas. Il n'y a pas de triomphalisme. On a l'impression qu'ils ont perdu les élections. Certains affirment qu'ils auraient dû  tricher intelligemment.

Dans plusieurs communes, il manquera le quorum pour réunir le conseil communal. Le CNDD-FDD ne pourra pas avoir 100 %. Une liste a un nombre de voix et de sièges. Personne ne peut pas  siéger à la place de l'autre qui n'est pas de son parti. De même, les sénateurs ne pourront pas être élus par des gens non élus conseillers communaux. La situation sera compliquée. La constitution devra être violée pour faire élire un Sénat. Un vrai putsch constitutionnel qui peut rappeler un putsch qu'il soit constitutionnel ou militaire, les putschs sont les mêmes, c'est d'arriver au pouvoir par la force en violant la constitution. Nkurunziza l'aura fait. Si en ce cas il n'est pas puni, un putsch ne sera pas alors punissable. Et après? Un exemple? Wait and see.