Burundi news, le 14/03/2008

L’Union Interparlementaire au chevet du Parlement burundais…

Par The Leadership Institute

Au-delà des accusations de dénigrement du pouvoir par The Leadership Institute, nous voudrions rappeler à nos lecteurs que nous avons toujours soutenu le dialogue, le respect des principes démocratiques et la recherche de l’intérêt national dans la résolution des différends politiques,

Dans le contexte burundais d’aujourd’hui, et voyant l’attitude combien belliqueuse du parti au pouvoir face à l’opposition parlementaire, nous avions prôné la nécessité d’une intervention régionale ou internationale pour aider à amorcer ce dialogue et remettre le Burundi sur la voie démocratique au lieu de le laisser sombrer dans la dictature et la tyrannie. C’est dans ce sens que nous avions adressée une lettre ouverte au Président en exercice de l’union Africaine, il y a quelques jours.

Selon des informations recueillies auprès de certains parlementaires belges, l’Union Parlementaire vient d’adresser une correspondance aux Présidents des deux chambres burundaises pour exprimer sa solidarité et sa compassion aux parlementaires, tout en condamnant les attaques contre les parlementaires de l’opposition. L’Union Interparlementaire semble intervenir au nom de toute la communauté internationale puisqu’il semblerait que des consultations auraient été effectuées par cette institution avec le Président en exercice de l’Union Africaine, S.E Jakaya Murisho KIKWETE, Président de la République Unie de Tanzanie et S.E Jean Ping, ancien ministre gabonais des affaires étrangères et de la francophonie, actuellement Président de la Commission de l’Union Africaine.

Le cas des attentats contre les parlementaires burundais et celui de la destitution de l’Honorable Alice NZOMUKUNDA seraient à l’ordre du jour de la session du Comité des droits de l’homme de l’Union Interparlementaire qui se tiendra au Cap en Afrique du sud.

Dans ladite correspondance adressée aux Honorables Pie NTAVYOHANYUMA et Gervais RUFYIKIRI, l’Union Interparlementaire, consciente que ces attentats contre des parlementaires pourraient mettre en danger le fonctionnement du Parlement, offre ni plus ni moins que les bons offices de cette illustre institution pour enclencher le dialogue entre tous les protagonistes politiques, au sens large, afin de trouver des solutions durables et concertées pour les blocages actuels que vit le Parlement burundais. Une telle mission de bons offices a été formellement proposée pour début avril. Une personnalité  africaine de haut rang pourrait diriger cette mission, a-t-on appris. Cette proposition concrète attend, bien sûr, le consentement des Présidents des deux chambres burundaises.

A notre vis, il faut se réjouir de cette initiative internationale par le biais de l’Union Interparlementaire. Nous osons espérer que le Président du Parlement, l’Honorable Pie NTAVYOHANYUMA saura saisir cette occasion pour faire preuve de hauteur politique et collaborer à cette mission de bons offices pour permettre à son institution de repartir de pied ferme sur la voie de la démocratie et de continuer à servir le peuple burundais. De la même manière, nous exhortons l’opposition parlementaire de ne pas bâtir sur le chaos, d’accepter le dialogue et de mettre en avant les intérêts nationaux et non ceux des individus. L’histoire les observe et les jugera durement, le cas échéant.

Cependant, à voir les propos du Ministre de la Sécurité Publique, le Général Alain Guillaume BUNYONI, qui semble prendre à la légère les déclarations de Human Rights Watch, on aurait peur que le gouvernement burundais ne commence à vouloir se mettre complètement en marge de la communauté internationale. Cette peur est encore justifiée par les propos du porte-parole de la IIème Vice-présidence, Monsieur KABUTO Daniel (alias Samson Kwizera), qui a déclaré que le gouvernement allait bientôt «...dénoncer certaines chancelleries qui seraient derrière les provocations des députés Nzomukunda et Nyangoma…» (voir www.abarundi.org : Chronique d’un simulacre d’attaque annoncée).

L’image du Burundi et de son gouvernement est suffisamment ternie et le gouvernement n’a pas intérêt à en rajouter. Le Burundi a des problèmes et le gouvernement doit le reconnaître au lieu de multiplier les montages et autres accusations qui rajoutent de l’huile au feu et ne servent pas le peuple burundais.

Le Burundi fait partie du village global et la communauté internationale se doit d’agir, comme elle l’a toujours fait, pour aider les burundais à consolider leurs acquis démocratiques. Le CNDD FDD aurait une mémoire courte car,  sans les pressions exercées par la communauté internationale sur le régime BUYOYA, le processus ayant mené le CNDD FDD au pouvoir n’aurait peut-être jamais abouti.

Nous ne saurions terminer sans nous exprimer sur l’attitude combien irresponsable de l’Honorable Pie NTAVYOHANYUMA pour les raisons suivantes :

-         Les attaques contre des parlementaires burundais sont graves et menacent le fondement même de notre démocratie. Ce dossier devrait figurer à l’agenda de la session plénière de l’Assemblée Nationale, au lieu de vouloir continuer la session comme si rien ne s’était passé. Il a même été incapable d’aller rendre visite à « ses » parlementaires attaqués pour leur montrer sa solidarité ; ce qui est le minimum qu’on attendrait d’un vrai leader du Parlement.

-         Il a montré une réelle insouciance face aux violations des droits de l’homme des parlementaires, aux irrégularités de la justice dans le procès de l’Honorable Hussein Radjabu. Or, il est  plus responsable de « ses » parlementaires que le Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’Union Interparlementaire. Malheureusement, les parlementaires burundais menacés dans leurs droits ne trouvent leur recours qu’auprès des instances internationales. C’est dommage.

Espérons que la mission de bons offices de l’Union interparlementaire aura lieu et qu’elle permettra de résoudre les problèmes actuels de notre pouvoir Législatif : le Burundi en a tellement besoin.