LE PRESIDENT NKURUNZIZA KO APRES LE BUT DE NIYOYANKANA

Burundi news, le 07/02/2014

Par Gratien Rukindikiza

Rarement un Président de la République  se serait  lancé dans une aventure sans issue. Le Président Nkurunziza est tombé dans le piège de l'UPRONA comme nous l'avons déjà écrit. A-t-il de bons conseillers ou de mauvais? Le décret qui destituait le 1 er Vice-Président était insuffisant pour annuler la décision de Bernard Busokoza, 1 er vice Président de la République.

Niyoyankana Bonaventure a refusé la présidence de l'UPRONA

Bonaventure Niyoyankana avait accepté de reprendre le parti UPRONA. La pression a été grande autour de lui. Le comité central de l'UPRONA avait voté à 94 % l'exclusion du parti UPRONA. Il avait compris qu'il ne reprendrait qu'un UPRONA du CNDD-FDD.

La décision de rejet de la proposition du ministre de l'intérieur a pris du temps. Un temps de réflexion? Certains disent que sa décision a été motivée par la nomination du 1 er vice-Président de la République en la personne d'Oscar Toyi. En effet, il n'aurait pas donné ce nom pour cette nomination. Il aurait été doublé par Gaston Sindimwo, plus proche du Président que lui. Niyoyankana aurait alors compris qu'il servirait de marionnette. Cette lettre a été comme un médicament qui lui a permis de retrouver la paix compte tenu de la pression qu'il subissait.

En refusant de reprendre l'UPRONA, Niyoyankana a défait le jeu du CNDD-FDD. Il s'est rendu alors vulnérable par rapport au système. le voilà un troisième cadre Uproniste en fuite ou dans une ambassade comme Charles Nditije et Bernard Busokoza.

Nkurunziza KO

Comme un boxeur dans un ring qui est sonné par des coups de son anniversaire, la lettre de Bonaventure Niyoyankana a envoyé un coup de poing au Président Nkurunziza. Il ne pouvait pas s'attendre à un tel camouflet. Niyoyankana a mis dans de mauvais draps Nkurunziza. Le 1 er vice-Président désigné hier Oscar Toyi,  comme Burundi News l'avait révélé hier, n'a pas franchi les portes de l'Assemblée Nationale. Or, il devait être approuvé par le Parlement ce vendredi 07 février 2014. La lettre de Bonaventure Niyoyankana a mis un frein à sa promotion. La 1 ère vice-Présidence vient de lui passer sous le nez. Les députés étaient déjà en place, les diplomates étaient déjà invités. Quel gâchis pour cette fête! En cause cette lettre de Niyoyankana, comme si le CNDD-FDD découvrait que le chemin n'était si droit que certains le pensent dans ce parti au pouvoir.

Ce matin, le Burundi a traversé une grande crise inconnue. Certains évoquent une réunion au sommet de la sécurité des seuls généraux du CNDD-FDD. Les policiers en vacances ont été rappelés d'urgence. les militaires ont été épargnés. Un vent de panique au sommet?

A tout problème, le Président Nkurunziza se rend dans sa province à Ngozi. Il serait à Ngozi depuis cet après midi pour se reposer du coup reçu. Il devra aussi réfléchir sur ce poste de 1 er vice-Président. Il attendra les trois noms qui seront proposés par Charles Nditije de l'UPRONA. Or, Nditije est dans une ambassade occidentale d'un des pays francophones européens. Nkurunziza devra patienter car Nditije sortira quand il estimera que sa sécurité est assurée. Busokoza et Nditije ont failli être emprisonnés pour tentative de déstabilisation des institutions. Ah oui, dire non au Président est aussi une façon de déstabiliser les institutions! Vive la science politique burundaise!

Le Président Nkurunziza a raté son coup. Il vient de réunir les frères Upronistes. ce qu'ils auraient fait sur une période d'un an, Nkurunziza l'a rendu possible dans deux jours. L'UPRONA qui était dans le gouvernement se rapproche chaque jour de l'ADC Ikibiri. L'UPRONA  en sort renforcé et le CNDD-FDD broie du noir.

Si un 1 er vice-Président n'est pas nommé dans 4 semaines, il pourrait y avoir des élections législatives anticipées.