LA VERITE SUR LES EX REBELLIONS BURUNDAISES REVELEE PAR LA DEMOBILISATION

Par Gratien Rukindikiza

Avant la signature des accords de cessez-le-feu, le Président Buyoya avait convoqué ses conseillers pour parler de la rébellion. Il a fait un constat de la faiblesse de la rébellion en précisant qu’elle est incapable d’occuper militairement une province. Cette analyse découlait des leçons tirées des champs de bataille. Avait-il raison ? Oui, la suite de l’histoire l’a démontré.

Aujourd’hui, la démobilisation et la formation de la nouvelle armée ont révélé au public la réalité de ces anciennes rébellions. L’ancien Président  soviétique Staline demandait combien de divisions le Pape pouvait aligner pour qu’il se permette de donner des leçons. Le Pape n’a pas pu aligner les divisions. Certains politiciens burundais de l’ancienne rébellion ont fait beaucoup de bruits pour rien. Les propos de Nyagoma et ses sympathisants divergent avec sa capacité militaire d’aligner au plus une compagnie complète des combattants armés. Une compagnie, en terme militaire, ne peut tenir plus d’une colline de recensement. Où sont passés les bataillons qui occupaient Muyinga et Bururi dont on nous a parlés ?

Un mouvement militaire qui aligne 30 armes, donc 30 combattants armés, mérite une attention particulière . Dans la ville de Bujumbura, il y a 5 familles qui peuvent aligner 30 armes, ils n’ont pas eu pour autant les postes ministériels ou de députés. Ce n’est qu’un secret de Polichinelle que certains de ces mouvements ont cherché les armes d’urgence et les apprentis combattants pour obtenir quelques postes.

Les burundais sont devenus des spécialistes. On parle maintenant des combattants sans armes. Derrière une arme, on aligne 10 combattants. La guerre a été longue et la raison est peut-être celle-là. Etant au courant, l’ancien Président Buyoya avait compris que son pouvoir était plus menacé par les siens que les rébellions. C’est plutôt la 8 ème compagnie qui l’a évincé. Cette 8 ème compagnie est la communauté internationale.

Les chiffres officiels ont donné froid au dos des sympathisants. Certains n’en revenaient pas. Comment expliquer aux militants de Nyangoma qu’il n’avait même pas la force d’occuper une colline de recensement ? Comment expliquer aux militants de Mugabarabona que ses forces étaient incapables de défendre une école primaire ?

Pour mémoire, une compagnie est composée de 3 pelotons de 35 personnes chacun et un peloton de soutien. L’effectif d’une compagnie est de 140 combattants. Un bataillon est formé de 3 compagnies et une compagnie de soutien, soit 560 combattants voire 600.

Le CNDD-FDD aligne 9 bataillons de combattants armés avec 4 901 armes. Il a prouvé sa capacité et sa supériorité par rapport aux autres mouvements. Par rapport à l’armée, le rapport est  1 sur 6.

Le CNDD de Nyangoma arrive à aligner une compagnie avec 171 armes. Ndayikengurukiye ne commande même pas une compagnie de combattants avec ses 97 armes.

Heureusement que les chiffres ont été publiés. De mensonges en mensonges, il était difficile d’analyser les forces en présence. Les bataillons ont été réduits en pelotons. Certains politiciens devraient réduire leurs prétentions avant de recevoir une leçon électorale du peuple. Le peuple se souviendra de ceux qui ont crié qu’ils étaient investis d’une mission de libération du peuple après une trahison de leurs compagnons en 1993.