VISITE CALIMITEUSE D'UNE DELEGATION AFRICAINE AU BURUNDI

 Burundi news, le 27/02/2016

Le Burundi reste à la une des projecteurs de l'actualité africaine. L'horreur est toujours vendable au niveau des médias et aussi chez les Présidents africains en quête d'une existence internationale. Plus on est médiateur, plus on est pompier, plus on tente de s'imposer au niveau national avec le bilan international. Certains ont oublié leurs tâches pour s'atteler à la médiation. Le Président Museveni n'hésite pas à faire maltraiter physiquement son opposant Besigye pendant la campagne électorale présidentielle alors qu'il est aussi médiateur dans le conflit burundais. Des Présidents africains luttent pour le leadership régional, chacun dans sa partie, et veulent chaque fois éteindre les incendies sans préparer les dossiers. Le Président sénégalais, un grand démocrate, se révèle un pompier par excellence, sauf qu'il est très critiqué dans son approche. Au Burkina Faso, il avait essuyé une salve de critiques de la part de la société civile. Voulait-il se rattraper sur le dossier Burundi? Y-est-il arrivé? Le Président Sud Africain Zuma noyé jusqu'au cou dans des histoires de corruption et critiqué pour son incompétence notoire et sa mauvaise gouvernance qui plongent l'économie sud-africaine à la deuxième place en Afrique avec une monnaie en plongeon.

Une visite des cinq Présidents africains mal préparée

Cinq chefs d'Etat ont visité le Burundi dans le cadre de la résolution de la crise burundaise. Les Président Macky Sall du Sénégal, Bongo Ondimba du Gabon, Zuma de l'Afrique du Sud, Ould Aziz de Mauritanie et Haile Mariam Dessalegn, premier ministre ethiopien ont été désignés pour cette délégation au Burundi. La désignation de cette délégation posait déjà un problème. Le Sud-africain Zuma est connu pour ses relations troubles d'affaires avec Nkurunziza, son implication dans le nickel burundais. Il ne pouvait pas participer dans une telle délégation. Encore moins devenir le chef de la délégation. L'autre erreur de l'Union africaine est l'absence du Président tchadien Idriss Deby Itno et qui est en même temps président en exercice de l'Union africaine. L'Union africaine a misé sur une délégation de dernière chance et de grande importance et lui a privé la tête de la délégation  qu'il falllait.

Les cinq chefs d'Etat sont arrivés au Burundi le 24 février 2016 sans aucune préparation commune. Nkurunziza a envoyé des émissaires auprès de ces chefs d'Etat pour préparer les conclusions de la visite. Ces chefs d'Etat n'ont pas harmonisé leurs visions de la question et surtout leur approche à Bujumbura. Il est impensable que ces cinq chefs d'Etat ne se demandent pas réellement ce qu'ils vont faire au Burundi, la façon de s'y prendre et d'anticiper sur l'attitude de Nkurunziza.

Une visite chaotique

La visite a commencé par le mausolée du Président Ndadaye assassiné. Sauf que ces chefs d'Etat ne se renseignent pas pour savoir que le lieu nommé chez Ndadaye est le lieu de torture et d'assassinats aujourd'hui. Comment se peut-il qu'ils puissent ignorer cette information?

Dès l'arrivée à Bujumbura, le Président gabonais Bongo a annoncé la couleur. Il faut le respect des accords d'Arusha. C'est son père qui a été co- garant des accords d'Arusha. Compte tenu du discours du Président Zuma, le Président Bongo a quitté Bujumbura car la délégation n'était plus dans son rôle.

Le fond du problème est ce troisième mandat. Or, le Président Zuma a bien dit que le trosième mandat n'est pas négociable et que Nkurunziza a le droit à ce troisième mandat. En ce cas, les accords d'Arusha sont à enterrer. Il n'y a plus de marge de négociations. Selon Zuma, la question burundaise est surtout cette opposition qui embête Nkurunziza. De ce fait, il n' y aurait plus raison d'être de faire des négociations.

Les chefs d'Etat sont rentrés en ordre dispersé, ce qui signifie qu'il y a eu des divergences profondes entr'eux d'abord. Il y a eu aussi des divergences d'approche en raison de l'improvisation de cette visite. La visite a été sanctionnée par un communiqué du ministère des affaires étrangères burundaises en l'absence d'un communiqué de la délégation de l'Union africaine. Le Président Zuma était incapable de sortir un communiqué et a préféré rester au Burundi un jour de plus pour faire ses affaires.

Le Burundi est devenu le grand pollueur africain. Tous ces avions des Présidents et des délégations qui arrivent et partent de Bujumbura sans aucun résultat ne font que polluer la nature. L'Union africaine n'arrêtent pas de se ridiculiser dans le dossier burundais. La décision d'envoyer la Maprobu qui est toujours non acceptée par les chefs d'Etat, la délégation non préparée ne font que renforcer l'image chaotique de l'Afrique. L'Afrique se révèle de plus en plus incapable de gérer ses affaires. Après, les africains s'étonnent que d'autres viennent régler leurs problèmes. C'est toujours le problème de cette Union africaine des dirigeants et ces peuples africains qui manquent de tribune ou de lieu de décision.

Que faire alors?

Après la visite du conseil de sécurité, de celle de Banki Mon secrétaire général de l'ONU et celle des cinq chefs d'Etat, que reste-t-il à faire? Tous les grands de ce monde et les décideurs de l'Afrique ont fait tout mettre la pression sur Nkurunziza. Pourtant il refuse d'arrêter la violence. Nkurunziza ne pourra écouter que la force, qu'elle soit de la MAPROBu ou de la rébellion. C'est un rapport de force qui le contraindra à arrêter sa violence.

L'Union africaine vient de gaspiller sa dernière cartouche avec ce sommet qui n'a pas fixé la ligne rouge à ne pas dépasser à Nkurunziza. A moins qu'il y ait un miracle, le conseil de sécurité des Nations Unies ne résoudra pas la question burundaise. Tout renvoit la balle aux Burundais de prendre leurs responsabilités. Beaucoup estiment que tout passera par la rébellion. Est-ce la bonne voie? Soiuvent la lutte armée est imposée par le poiuvoir qui ne laisse pas d'autres choix.

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